DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 467

27 dec 1872 Nîmes BARAGNON_NUMA

Le point de vue de l’évêque et celui du ministre sur le local de l’Oeuvre de la jeunesse – Varia.

Informations générales
  • DR09_467
  • 4731
  • DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 467
  • Orig.ms. ACR, AL 36; D'A., T.D.34, n.35, pp.170-171.
Informations détaillées
  • 1 ANCIENS ELEVES
    1 CERCLES CATHOLIQUES
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 CONTRAT DE VENTE
    1 CREANCES A PAYER
    1 DEFICITS
    1 DEPENSES
    1 FONCTIONNAIRES
    1 IMMEUBLES
    1 MAISONS DE CAMPAGNE
    1 OEUVRES DE JEUNES
    1 OPINION PUBLIQUE
    1 PEUPLE DE DIEU
    1 POLITIQUE
    1 PREDICATION
    1 RENTES
    1 RESSOURCES FINANCIERES
    1 REVOLUTION ADVERSAIRE
    1 TERRAINS
    2 BARAGNON, LOUIS
    2 BOYER, FERDINAND
    2 CART, JEAN-FRANCOIS
    2 CHAMPVANS, JEAN-CHRYSOGONE DE
    2 LARCY, ROGER DE
    2 MERIGNARGUES, JULES DE
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 SAUVAGE, LEON
    2 SIMON, JULES
    3 AVIGNON
    3 NIMES
    3 NIMES, CATHEDRALE
    3 NIMES, EVECHE
    3 NIMES, GRAND SEMINAIRE
    3 VAUCLUSE
  • A MONSIEUR NUMA BARAGNON
  • BARAGNON_NUMA
  • Nîmes, le 27 décem[bre] 1872.
  • 27 dec 1872
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Mon cher ami,

Merci de vos bons souhaits. Vous savez si c’est du fond du coeur que je vous les rends, à vous et à tous les vôtres. Un mot en passant sur l’Oeuvre de la jeunesse. Jules Simon(1) écrit une lettre impossible à l’évêque, où il prouve qu’il ne comprend rien à notre proposition. En trois mots, voici la situation.

L’évêché de Nîmes possède un immeuble consacré à une réunion de jeunes gens, dont le produit est si nul que l’évêque a dû y mettre chaque année des sommes, et une fois jusqu’à 500 francs de sa poche. Je dis à l’évêque, désireux de procurer des ressources à son grand séminaire et moralement obligé de continuer l’oeuvre: « Vendez-moi le local, je continue l’oeuvre et je vous donne 20.000 francs, soit 1.000 francs de rente ». -Le ministre dit: « L’on prétend que le terrain vaut plus, vendez aux enchères ». -L’évêque dit: « Le terrain ne vaut pas plus et je ne puis vendre aux enchères; sans quoi je détruis l’Oeuvre de la jeunesse, pour laquelle le terrain a été acheté, et j’empêche le P. d’Alzon d’acheter en se chargeant des dépenses annuelles que je fais pour cette oeuvre ».

Il faudrait faire comprendre qu’en dernière analyse, en me chargeant de l’Oeuvre, je procure à l’évêque 20.000 francs pour son séminaire et que, si je n’achète pas, l’évêque ne mettra pas en vente, parce qu’il irait contre les intentions de son prédécesseur et s’exposerait à une grande impopularité, de la part des Nîmois. De plus, les experts de la commune de Nîmes estiment le terrain 15.200 francs.

Maintenant, croyez-moi, écrivez deux ou trois lettres ostensibles, que l’on puisse faire lire dans les cercles. Boyer s’occupe tant qu’il peut d’une popularité déclinante; Jules de Merignargues touche à une éclipse absolue. Ce n’est pas lui qui vendra sa campagne, il compte y fuir au printemps. Je vais donner à la cathédrale sept conférences sur la nécessité et les moyens de rendre à la société la vie chrétienne. J’espère que vous nous conserverez notre excellent préfet(2). Du reste, les rouges ont très considérablement baissé de ton. Si Larcy n’était pas là, je vous dirai de faire beaucoup pour Léon Sauvage(3), qui s’est admirablement posé à Vaucluse.

Adieu, cher ami. A vous et aux vôtres de tout coeur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Et Loulou(4) qui m'avait promis de m'écrire!1. Jules Simon (1814-1896) est ministre de l'Instruction publique et des Cultes. Sa lettre concerne le contrat passé entre Mgr Plantier et le P. d'Alzon à propos du local de l'Oeuvre de la jeunesse (*Lettre* 4609, n.2).
2. Préfet du Gard depuis mars 1871, le baron de Champvans le restera jusqu'en mars 1876.
3. Ancien élève du collège de Nîmes (1846-1857). A la fin de 1871, il est secrétaire général de la préfecture à Avignon (liste des anciens du collège).
4. Louis Baragnon, fils aîné de Numa.