- DR10_005
- 4741
- DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 5
- Orig.ms. ACR, AF 29; D'A., T.D.26, n.419, p.22.
- 1 EGLISE ET ETAT
1 LUTTE ENTRE L'EGLISE ET LA REVOLUTION
1 REPOS DU RELIGIEUX
1 SYMPATHIE
1 TRAVAIL
2 ANTONELLI, GIACOMO
2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
2 BORELLY, VICTOR
2 BOURGOING, J.-FRANCOIS DE
2 CHAMBOURDON, FRANCOIS
2 DESAIRE, CHARLES
2 GERMER-DURAND, JOSEPH
2 HANOTAUX, GABRIEL
2 LAURENT, CHARLES
2 MARTIN, ETIENNE
2 PERNET, ETIENNE
2 PICARD, FRANCOIS
2 PIE IX
2 THIERS, ADOLPHE
2 VICTOR-EMMANUEL II
3 PARIS - AU PERE FRANCOIS PICARD
- PICARD François aa
- Nîmes, le 1er janvier 1873.
- 1 jan 1873
- Nîmes
- Evêché|de Nîmes
A toute la maison de Paris,
Eh! oui, mes Pères et Frères(1), je vous souhaite une bonne et très bonne année. Je vous souhaite de n’être ni pendus, ni fusillés, ni pétrolés, ni écartelés, à moins que la gloire de Dieu ne l’exige. auquel cas vous seriez martyrs. Je vous félicite du fond du coeur de la masse de travaux que vous faites, et je vous souhaite d’en faire dix fois plus, si c’est possible.
Le Père Germer part demain matin et arrivera probablement vendredi, vers 9 heures ou midi. Il a besoin surtout de sommeil; sans quoi au bout d’un certain temps il est incapable d’agir. Mais il peut vous rendre de très importants services, si vous le laissez se lever un peu tard, ou si vous le faites coucher de bonne heure.
L’événement Bourgoing(2) me semble tout bonnement providentiel, et la parole du Pape: « La Révolution se tuera elle-même », est prodigieuse d’application au temps présent.
Le Père Laurent a un grand malheur, un pan de mur du patronage est tombé. Il faut bien le plaindre.
Adieu, mes Pères et Frères. Que Notre-Seigneur vous fasse tous des saints, en l’an de grâce 1873!
E.D'ALZON.2. En décembre 1872, Thiers avait prescrit que l'équipage de la frégate *Orénoque*, que le gouvernement français maintenait à Civita Vecchia, rendrait le 1er janvier une visite protocolaire à la fois au pape et au roi d'Italie. Le pape protesta et l'ambassadeur de France nouvellement accrédité auprès de lui, le baron de Bourgoing, donna sa démission. Le secrétaire d'Etat, cardinal Antonelli, loin de s'employer à atténuer la crise, entendait en profiter, comptant sur la menace d'un vote hostile des catholiques, majoritaires à l'Assemblée nationale, pour amener Thiers à composition (v. par ex. G. HANOTAUX, *Histoire de la France contemporaine*, I, 2e éd., p.544, Paris s.d.)