DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 10

11 jan 1873 Nîmes PICARD François aa

Le P. Désaire – Les voeux du Fr. Etienne – Au prieuré.

Informations générales
  • DR10_010
  • 4746
  • DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 10
  • Orig.ms. ACR, AF 32; D'A., T.D.26, n.422, p.25.
Informations détaillées
  • 1 DEPARTS DE RELIGIEUX
    1 ORPHELINATS
    1 RETRAITE DES RELIGIEUX
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 BLANC, JOSEPH-MARIE
    2 BOULET, JULES
    2 COURCY, MARIE-GABRIELLE DE
    2 DESAIRE, CHARLES
    2 HALLUIN, HENRI
    2 LA CHAPELLE, MARIE-ANDRE DE
    2 MARTIN, ETIENNE
    3 ARRAS
    3 BULLY-GRENAY
    3 ROME
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • Nîmes, 11 janvier [18]73.
  • 11 jan 1873
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Cher ami,

J’ai déjà écrit hier au P. Desaire. Je l’autorise à faire sa retraite où il voudra, mais tenez-lui mon langage. S’il reste, qu’il se convertisse. Il a besoin de conversion à la vie religieuse. Je me fais à son départ.

J’ai écrit au Fr. Etienne qu’il m’était impossible de le relever de ses voeux, qu’il n’avait qu’à écrire à Rome, que je serais consulté et que je parlerais. Je lui disais comme à vous qu’il ne pouvait avec son orthographe être autre chose que sacristain, puisqu’il me disait surtout: « Je ne veu aller ni à Arras ni à Brebis »(1). Prions bien, mais soyons fermes.

Le Père Emmanuel est convaincu qu’à en juger par la sévérité des jugements portés en Savoie sur le P. D[esaire], son départ ne produira qu’un bon effet. Le P. Blanc semble du même avis. C’est un petit saint. Il est aussi pris par le coeur à mon endroit. Si le P. Desaire veut mener la vie d’un novice, il peut venir à Nîmes, mais il aura de très rudes assujettissements. Enfin, à la garde de Dieu!

Adieu. Ne vous tourmentez pas(2). Je fais bien prier. Tout à vous en N.-S.

E.D’ALZON.

Poussez au départ de Nîmes de Soeur M.-André; elle verra la fin de la Mère Marie-Gabrielle. Je vais vous envoyer une petite postulante. Elle est un peu étourneau en apparence, mais elle a du bon et du très bon.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. D'autres ont mieux compris la grandeur de l'apostolat auprès des plus démunis. Dans sa lettre de nouvel an au P. d'Alzon le P. Halluin vient d'écrire : "Plus on approche de l'ouvrier, plus on l'aime et plus aussi on voit qu'il a besoin d'affection, de conseils et de dévouement; pour nous, nous avons besoin d'être des saints pour ne pas défaillir dans notre mission près de lui" (3 janvier). - De l'orphelinat des Brebis (v. *Lettre* 4780 et n.), le Fr. Boulet écrira quelques jours plus tard au P. Emmanuel : "...cette petite pierre de l'édifice de l'Assomption pourrait devenir bien précieuse aux yeux du Bon Dieu, car faire du bien à ces petits enfants abandonnés des hommes, n'est-ce pas en faire à N.-S.? Que deviendraient ces petits mauricots s'ils n'avaient quelqu'un pour leur parler de Dieu et du salut de leur âme ? [...] c'est en famille que nous vivons, en vraie famille de l'Assomption, mais d'une manière bien différente de celle de Nîmes pour le confortable, car, mon Père, j'ose venir vous demander les miettes qui tombent de votre table..." (30 janvier).
2. Le P. Picard était un peu effrayé des conséquences de son admonestation du 3 janvier (v. *Lettre* 4744 n.).