DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 14

22 jan 1873 Nîmes GALABERT Victorin aa

Vos lettres – A propos de diverses religieuses – Le P. Alexandre – La crise – Situation pénible – Notre futur séminaire bulgare.

Informations générales
  • DR10_014
  • 4750
  • DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 14
  • Orig.ms. ACR, AJ 256; D'A., T.D.32, n.256, pp.237-238.
Informations détaillées
  • 1 MISSION DE BULGARIE
    1 MUTATION DES BIENS IMMEUBLES
    1 OBLATES
    1 RITE SLAVE
    1 SOUCIS D'ARGENT
    1 VENTES DE TERRAINS
    2 BRESSON, JUSTINE
    2 BRUN, AUGUSTINE
    2 CHILIER, ALEXANDRE
    2 CORRENSON, EMMANUEL-MARIE
    2 MALARTE, JOSEPH
    2 MALASSIGNE, ATHANASE
    2 SARRAN, VALERIE
    2 VERNAZZA, MARIE-HENRIETTE
    3 LYON
    3 MONTMAU
    3 PHILIPPOPOLI
    3 VIGAN, LE
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Nîmes, 22 janvier [18]73.
  • 22 jan 1873
  • Nîmes
La lettre

Mon cher ami,

J’ai reçu presque coup sur coup votre lettre du 11 octobre, du 17 décembre et du 9 janvier. Il y a eu des lettres perdues; toutefois la supérieure en envoyant une caisse où sont des voiles et de la toile de guimpe n’a pu écrire. Elle est souffrante, et, depuis l’hiver, garde presque constamment le lit. Je présume que, quand la petite Soeur M.-Henriette viendra, vous ferez bien de lui donner Soeur Valérie pour retourner en France. Nous vous donnerons alors deux religieuses; vous y acquerrez un sujet. Quant aux prêtres, nous n’en avons pas pour le moment; il nous faut attendre encore quelque temps. Je crois que le P. Alexandre fera mieux de rester à Philippopoli avec le rite latin. J’avais toutes les terreurs possibles au sujet de ce pauvre Père, je ne puis vous dire ma joie de voir qu’il ne fait pas trop mal. Laissons-le où il est. Sait-il que M. Malarte(1) est mort?

Je mets en vente(2) pour près de 600.000 francs, personne ne se présente. C’est la crise; elle passera, mais il faut la subir. C’est pour vous dire que si je ne vous envoie pas l’argent, ce n’est pas ma faute. On ne peut nier pourtant qu’il n’y ait un progrès ascendant de la cause catholique et que, si l’on veut s’y mettre, comme on s’y est mis depuis quelque temps, on n’arrive à des triomphes positifs. Pour moi, tout en entrevoyant des épreuves très pénibles, je suis plein d’espérance. J’oubliais Soeur Augustine. Arrangez-vous pour que, par sévérité ou par indulgence, elle traîne quelque temps. J’ai une charmante petite novice, élevée dans un des bons pensionnats de Lyon, qui pourra très bien faire au pensionnat; seulement donnez-nous le temps de la préparer. La maladie de la supérieure et sa persistance à mettre pour assistante une très sainte fille, mais sans instruction et sans mémoire, nous place dans une situation pénible par rapport aux postulantes qui pourraient se présenter et ne se présentent pas. Sous ce rapport je vous assure que je souffre passablement, mais il faut accepter la volonté de Dieu.

Que vous dirai-je de notre futur séminaire bulgare? Il faut toujours y penser. C’est celui qui devra le diriger qui devra aussi du même coup prendre l’habit et le rite bulgares. Je vous avoue que pour cela, si le P. Athanase y consentait, c’est lui que je chargerai de la chose. Le P. Alexandre fait à Philippopoli une oeuvre trop importante pour qu’il soit convenable de l’en détourner(3). Je vais écrire au P. Athanase dans le sens que je vous indique, et, s’il accepte, peut-être faudra-t-il lui laisser les coudées un peu franches. Je vais essayer d’écrire aux Soeurs, mais dites bien que je prie bien pour elles et qu’elles me sont une préoccupation constante. Si je n’ai pas répondu à Soeur Justine, dites-lui bien que je ne l’ai pas oubliée devant Dieu.

Totus tibi.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Ce ne peut être l'ancien curé de Sainte-Perpétue devenu dominicain, car celui-ci est mort en janvier 1871 à Saint-Maximin. [Pourquoi pas ? Le P. Alexandre qui est Nîmois et a connu le défunt, est loin et a très bien pu ne pas être averti de ce décès. Ajouté à cette note le 9 janvier 1997].
2. "...le patronage, Montmau et environ pour 100.000 francs au Vigan" (*Lettre* 4719).
3. A Philippopoli, le P. Alexandre s'occupe beaucoup d'oeuvres de jeunesse. Il y a notamment ouvert un cabinet de lecture (*Lettre* 4736). Le 21 février, le P. Galabert confirmera le jugement flatteur du P. d'Alzon. C'est au zèle, au dévouement, à la prudence du P. Alexandre que, dira-t-il, on doit les beaux résultats de nos oeuvres à Philippopoli.