- DR10_023
- 4759
- DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 23
- Orig.ms. ACR, AO 196; D'A., T.D.40, p.72.
- 1 PHILOSOPHIE CHRETIENNE
2 ALLEMAND, LOUIS - A MONSIEUR L'ABBE PIQUES
- PIQUES Abbé
- Nîmes, le 9 février 1873, 11 h. du soir.
- 9 feb 1873
- Nîmes
- Evêché|de Nîmes
Mon cher abbé,
Je ne veux pas me coucher sans vous exprimer tout le bonheur que m’a procuré la lecture de votre livre(1). Vous avez fait, ce me semble, une oeuvre capitale et je vous prie de me placer au premier rang de vos plus sincères admirateurs. Votre style est grand, simple, ample et serré à la fois. Si je relisais votre livre avec vous, je me permettrais de vous signaler quelques légères imperfections de détail. Mais que sont quelques grains de poussière que le vent pousse sur une immense façade de cathédrale? Pour moi, si j’étais évêque, je vous nommerais immédiatement chanoine et professeur de philosophie dans une université catholique.
Recevez, mon cher ami, l’expression de ma plus sympathique admiration.
E.D’ALZON.
A la différence de la plupart des livres qui me tombent sous la main et dont je lis attentivement les premières pages, me contentant de parcourir les dernières, à mesure que je vous lisais, l’intérêt allait croissant et je voyais vos déductions se grouper dans le plus puissant ensemble sous le lien d’une logique irréfutable, selon moi. Ce qui ne veut pas dire que vous ne serez pas réfuté, même par plus d’un pieux rationaliste. Enfin merci et, croyez-moi, soignez la soupe(2), mais soignez aussi votre puissance de produire des oeuvres capitales.
E.D'ALZON2. Cet abbé-philosophe était aussi économe au petit séminaire de Beaucaire (note d'archiviste).