DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 30

1 mar 1873 Nîmes GALABERT Victorin aa

Ne pas nous charger de visites de malades à domicile – La prise d’habit de Soeur Henriette – L’idée de pensionnat – Le P. Désaire – Mort du P. Jérôme – La situation s’aggrave en France.

Informations générales
  • DR10_030
  • 4768
  • DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 30
  • Orig.ms. ACR, AJ 257; D'A., T.D.32, n.257, pp.238-239.
Informations détaillées
  • 1 DEPARTS DE RELIGIEUX
    1 EGLISE ET ETAT
    1 NOVICES ASSOMPTIONNISTES
    1 OBLATES
    1 OEUVRES D'ORIENT
    1 PENSIONNATS
    1 PROJET D'UNION AVEC LES RESURRECTIONNISTES
    1 VISITE DES MALADES
    2 CLAVIER, MARIE DES ANGES
    2 CORRENSON, EMMANUEL-MARIE
    2 DESAIRE, CHARLES
    2 KAJZIEWICZ, JEROME
    2 KWIATKOWSKI, LADISLAS
    2 POPOV, RAPHAEL
    2 SEMENENKO, PIERRE
    2 VERNAZZA, MARIE-HENRIETTE
    2 VILLARET, VERONIQUE
    3 CARAGATCH
    3 CONSTANTINOPLE
    3 FRANCE
    3 PARIS
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Nîmes, 1er mars [18]73.
  • 1 mar 1873
  • Nîmes
La lettre

Mon cher ami,

Je vous écris de chez la supérieure générale des Oblates, qui me charge de vous dire -et je vous le dis avec elle- qu’après avoir bien réfléchi, il me semble utile de ne pas nous charger des visites de malades à domicile. Les pensionnats, externats, dispensaires, hôpitaux forment un ensemble d’oeuvres très suffisant, selon moi. Je vous engage donc à ne rien presser de ce côté; soit afin de ne pas fatiguer les Soeurs, soit afin d’éviter les inconvénients, qui, tôt ou tard, résulteraient de ces visites chez des hommes seuls(1).

On a fait partir l’étoffe pour la robe de Soeur Henriette; j’espère qu’elle pourra prendre l’habit pour le 25 mars. Votre idée du pensionnat à Kara-Agatch(2) me paraît excellente; vous n’aurez pas besoin d’une aussi grande maison qu’à l’intérieur de la ville, et si vous pouviez louer avec faculté d’acheter à un prix fixé d’avance, vous pourriez louer à long terme et faire des réparations utiles pour vous. D’autre part, votre séjour en ville avec les Soeurs, couchant à l’hôpital, serait d’une très grande utilité. Toutefois dans vos arrangements, je tiens à ce que les religieux soient entièrement séparés des religieuses; sans quoi nous finirons par avoir du désagrément, croyez-le bien. Que je voudrais vous faire une visite! mais le moyen?

Nous venons encore de faire quelques pertes, très heureuses en dernière analyse. Le P. Desaire nous a quittés, et il ne faut pas le regretter, tant s’en faut. Tous les tripotages de ce pauvre garçon ne sont pas croyables. Nous avons cependant 18 à 20 excellents novices; ce qui nous permettra, un peu plus tôt un peu plus tard, de vous envoyer du monde. J’approuve votre voyage à Constantinople avec les Soeurs(3). J’emporterai votre dernière lettre à Paris, où je serai dans quinze jours. Adieu, bien cher ami. J’apprends la mort du P. Jérôme(4). Ce malheur ne changera-t-il rien à la situation des Pères Polonais? Les événements deviennent très graves en France, et je pense que nous échapperons difficilement à une crise. Je pars ces jours-ci pour Paris. Faites-moi savoir s’il y a quelque chose à demander aux Ecoles d’Orient.

Totus tibi.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Le P. Galabert avait demandé un avis de principe sur cette question le 30 janvier. Lui-même n'avait aucune préférence "ni pour l'affirmative, ni pour la négative".
2. Les T.D. ont uniformisé de cette manière l'orthographe du nom de ce faubourg d'Andrinople que le P. d'Alzon et ses correspondants écrivent de nombreuses autres façons (Caragach, Caragacht, Caragatch).
3. Le P. Galabert devait accompagner Mgr Popov à Constantinople après Pâques. Il avait l'intention d'emmener avec lui les Soeurs Véronique et Marie des Anges pour un stage d'initiation au fonctionnement des hôpitaux et des dispensaires chez les Soeurs de Saint-Vincent de Paul. Il demandait l'avis du P. d'Alzon (lettre du 13 février).
4. Le P. Jérôme Kajziewicz, supérieur général des Pères Résurrectionistes était tombé mort en pleine rue à Rome, le Mercredi des Cendres, 26 février (L. KWIATKOWSKI, *La vita di Pietro Semenenko*, p.362, Roma, 1953). C'était une vieille connaissance du P. d'Alzon et ils avaient mené ensemble des tractations en vue de l'union des deux congrégations (v. *Documentation biograph.*, p.386). - La plus ancienne mention du P. Jérôme dans les lettres du P. d'Alzon est de novembre 1846.