DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 44

12 apr 1873 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Nous nous sommes bien peu vus – La succession de M. de Rocher – La dot d’Amélie Doumet – Louise Chabert va vous arriver – La chapelle du prieuré – Le P. de Pascal – Alleluia.

Informations générales
  • DR10_044
  • 4792
  • DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 44
  • Orig.ms. ACR, AD 1630; D'A., T.D.24, n.1145, pp.181-182.
Informations détaillées
  • 1 DIRECTOIRE DES ASSOMPTIONNISTES
    1 DOT
    1 FATIGUE
    1 HERITAGES
    1 PREDICATION
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 RECITATION DE L'OFFICE
    1 VENERATION DE RELIQUES
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 CHABERT, LOUISE
    2 DOUMET, MADAME EMILE
    2 DOUMET, MARIE-CATHERINE
    2 MALBOSC, FRANCOISE-EUGENIE DE
    2 PASCAL, VINCENT DE
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 ROCHER, ADRIEN-MAURICE DE
    2 ROCHER, HENRI DE
    2 ROCHER, MADAME ADRIEN DE
    2 ROCHER, THERESE-AUGUSTINE DE
    3 NIMES, CATHEDRALE
    3 NIMES, CHAPELLE DES DAMES DE SAINT-MAUR
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, 12 avril [18]73.
  • 12 apr 1873
  • Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

Nous nous sommes bien peu vus, en effet, nous nous en dédommagerons au mois de juin. Gardez mon petit livre jusqu’à mon retour, c’est plutôt un directoire qu’une règle. Vous me l’apporterez avec les reliques que vous avez retrouvées.

J’ai promis à Henry de Rocher et à sa mère d’appuyer auprès de vous la proposition suivante. Soeur Thérèse-Augustine a dû toucher 20.000 francs; sinon, on les parfera. On y ajoutera 40.000 francs et on lui constituera une somme de 100.000 francs, sur lesquels on lui paiera 4.000 fr. de pension; mais de façon à ce que si une révolution la chassait du couvent, elle eût 5.000 francs de rente. Moyennant quoi, elle renoncerait à la succession de son père et même de sa mère, mais qui pour elle -par les arrangements de famille- ne serait que de quelques milliers de francs, toutes les valeurs de Mme de Rocher étant sur la tête de son mari. Mais, direz-vous, quelle est sa fortune? Les choses sont si embrouillées qu’il est difficile de le savoir avant quelque temps. Je crois que M. de Rocher a laissé un peu plus d’un million, mais le dire précisément est impossible. Il laisse à sa femme et à son fils tout ce que la loi lui permet de laisser; c’est ce qui restreint beaucoup la part de ses filles. L’aînée l’accepte parfaitement.

Mme Doumet est toujours prête à faire compter 40.000 francs à Amélie, si elle renonce au reste. Je croirais ceci la plus heureuse des affaires, mais je n’ai pas voulu trop m’en mêler. Vous arrangerez cela.

Louise Chabert va décidément vous arriver, si vous la voulez, malgré sa faible santé. Je la pousse à partir au plus tôt. Elle a à elle de 45.000 à 50.000 francs, et ni frères ni soeurs, tout en valeurs.

L’évêque tient à votre chapelle. Celle des Dames de Saint-Maur a coûté 70.000 francs, mais il y a eu, je crois 18.000 francs dans les fondations, à cause d’un puits inépuisable. Je suis convaincu qu’une chapelle convenable vous attirera bien des vocations. Le P. de Pascal a fait ici un bien très solide. A la cathédrale, son succès est maintenant complet. On s’est accoutumé à son organe. Mais j’ai tâché de vous en faire un ami. Je crois qu’il le sera très sérieusement, si vous lui faites des avances.

On va chanter alleluia dans un moment. Après la passion que j’ai prêchée hier au prieuré je me suis senti trop fatigué pour chanter l’office(1), et il est absolument défendu de dire autre chose qu’une seule messe solennelle. Donc je m’en dédommage en vous écrivant. Alleluia, ma fille, et devenons des gens ressuscités à la sainteté.

E.D’ALZON.

Vous amènerez Mère Françoise-Eugénie; c’est très important.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Les notes du P. d'Alzon pour cette Passion prêchée au prieuré le Vendredi saint sont conservées.