- DR10_046
- 4793
- DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 46
- Orig.ms. ACR, AO 43; D'A., T.D.39, n.3, pp.271-272.
- 1 BEAU LITTERAIRE
1 LIVRES
1 MOIS DE MARIE
1 QUERELLE DES AUTEURS CLASSIQUES
1 REVOLUTION ADVERSAIRE
2 BAILLY, EMMANUEL
2 BAUDON, ADOLPHE
2 BERIZIAT, ABBE
2 DESCAMPS, PIERRE
2 HEMPTINNE, JOSEPH DE
3 GAND
3 PARIS - A MONSEIGNEUR JEAN-JOSEPH GAUME
- GAUME Mgr
- Nîmes, le 15 avril 1873.
- 15 apr 1873
- Nîmes
Monseigneur,
Je viens de recevoir votre opuscule, Marie étoile de la mer. Devant prêcher un mois de Marie, je l’ai dévoré. Je compte lui faire des emprunts et le recommander très vivement.
Il y a quelque temps, une personne me fit dire qu’elle mettrait s’il le fallait, 20.000 francs à la disposition de celui qui donnerait une nouvelle édition de vos oeuvres. Ce quelqu’un est M. de Hemptinne(1), de Gand, qui a élevé ses enfants d’après votre méthode.
J’étais à Paris, il y a trois semaines. Je me présentai chez M. Baudon, qui venait d’être souffrant et qui, pendant sa convalescence, avait lu votre livre sur la Révolution. Il l’admirait, seulement il pensait que pour un certain public il serait peut-être utile de le condenser(2). Je vous soumets ces observations et je me permets de trouver tous les jours davantage que vous avez mis le doigt sur la plaie. En effet, pour prendre un point de vue spécial, un ancien inspecteur d’Académie me posait, il y a peu de jours, cette question: « Pourquoi, au moyen-âge, y avait-il plus de prêtres, de religieux, de saints qu’aujourd’hui? » Et, comme je me taisais, il ajouta: « Les Muses en sont cause »(3). Avec cette observation topique il avait, peu de jours auparavant, fermé la bouche à un prêtre, grand admirateur des Muses.
Veuillez agréer, Monseigneur, l’hommage des sentiments de respectueuse sympathie, avec lesquels je suis
Votre très obéissant serviteur.
E.D'ALZON.2. On comprend ce voeu de M. Baudon. *La Révolution. Recherche historique sur l'origine et la propagation du mal en Europe depuis le Renaissance jusqu'à nos jours*, parue entre 1856 et 1859, compte 19 volumes...
3. Voilà un propos qui dut faire plaisir à l'auteur du *Ver rongeur* qui, répondant le 18 avril au P. d'Alzon, demande : "Ne trouvez-vous pas inexplicable la conduite de nos congrégations enseignantes qui, malgré les leçons de l'expérience et les prescriptions du pape, continuent de nourrir la jeunesse des mêmes doctrines enseignées par les mêmes auteurs ?" - Le P. E. Bailly est du même avis quand il écrit le 29 avril à Pierre Descamps, supérieur des Châteaux : "... expliquer du Virgile, il n'y faut songer nullement... n'avez-vous pas quelques morceaux de poésie des poètes chrétiens ?" La *R.E.C.* fait d'ailleurs campagne en faveur des auteurs chrétiens. Ainsi son numéro d'avril publie un long article de l'abbé Bériziat sur les classiques chrétiens et, dans sa partie pratique, une imitation en vers français du *Pange lingua*.