DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 48

25 apr 1873 Nîmes CLERGE_ET_FIDELES

Pour une statue au vénérable La Salle et pour des pétitions pour la liberté de l’enseignement.

Informations générales
  • DR10_048
  • 4796
  • DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 48
  • Orig.impr. ACR, AO 129; T.D.40, n.16, pp.28-29; paru dans la *Semaine religieuse de Nîmes*, 9e année, n°10 (4 mai 1873), pp.114-115.
Informations détaillées
  • 1 CLERGE NIMOIS
    1 CURE
    1 DEGRES DE L'ENSEIGNEMENT
    1 DEVOTION AUX SAINTS
    1 ENSEIGNEMENT CATHOLIQUE
    1 LIBERTE DE L'ENSEIGNEMENT
    1 REVOLUTION ADVERSAIRE
    2 JEAN-BAPTISTE DE LA SALLE, SAINT
    2 ROUSSET-POMARET
    3 LYON
    3 NIMES
    3 NIMES, DIOCESE
    3 NORMANDIE
    3 PERPIGNAN
    3 ROUEN
    3 TOULOUSE
  • A MESSIEURS LES CURES DU DIOCESE DE NIMES
  • CLERGE_ET_FIDELES
  • Nîmes, le 25 avril 1873.
  • 25 apr 1873
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Monsieur le curé,

La ville de Rouen se propose d’ériger une statue au vénérable La Salle, fondateur des Frères des écoles chrétiennes(1). Un comité s’est formé dans l’ancienne capitale de la Normandie pour recueillir les fonds nécessaires à la réalisation de ce noble dessein. Cet hommage, rendu à l’homme qui a le plus et le mieux mérité peut-être des jeunes générations françaises, intéresse manifestement tous les catholiques, et tous devraient s’empresser d’y contribuer par l’offrande de leur obole.

Mais aujourd’hui où l’enseignement congréganiste est l’objet d’attaques violentes(2), il a paru bon d’inviter tous vos paroissiens à une souscription générale, et pour cela de la réduire à la très modeste somme de cinq centimes par personne: c’est un moyen de protester contre l’enseignement révolutionnaire. Qui refuserait de donner un sou à une manifestation si française et si catholique à la fois?

Je me permets de vous rappeler, en même temps, que des pétitions en faveur des lois sur la liberté d’enseignement ont été signées de toute part. Notre diocèse, après avoir tenu un rang honorable par le nombre des signatures, est dépassé aujourd’hui. Votre zèle ne saurait accepter une infériorité pareille. Je me permets encore de solliciter votre concours, et je vous invite à faire déposer dans les sacristies des pétitions réclamant la liberté d’enseignement à tous les degrés. Si l’on vous dit que vos paroissiens n’ont à s’occuper que de l’enseignement primaire qui convient le plus à leur position, vous répondrez que, même avec la meilleure loi, l’esprit de l’enseignement primaire dépend beaucoup, non seulement de ceux qui le dirigent, mais aussi de ceux qui le surveillent et que, par conséquent, les plus humbles habitants des campagnes ont un intérêt majeur à ce que l’enseignement secondaire et l’enseignement supérieur soient chrétiens, afin qu’on ne vienne pas, d’en haut, empoisonner l’instruction qu’ils veulent faire recevoir à leurs enfants.

On publiera les chiffres des signatures que vous aurez obtenues. Veuillez agréer, Monsieur le curé, l’hommage de mes plus respectueux sentiments.

E.D’ALZON, vicaire général.

Vous voudrez bien adresser le montant des souscriptions et les pétitions signées dans votre paroisse à M. Rousset-Pomaret, président des Conférences de Saint-Vincent-de-Paul, Nîmes.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Dont la première grande maison fut ouverte à Rouen.
2. La *R.E.C.* de février 1873 cite l'exemple de la municipalité de Lyon refusant de subsidier les écoles des Frères et des Soeurs. Le numéro d'avril ajoute Toulouse et Perpignan.