DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 56

3 jun 1873 Lavagnac ESCURES Comtesse

Le mois de Marie – L’incertitude de vos idées – Vouloir.

Informations générales
  • DR10_056
  • 4805
  • DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 56
  • Orig.ms. ACR, AN 110; D'A., T.D.38, n.110, p.247.
Informations détaillées
  • 1 MOIS DE MARIE
    1 VERTUS THEOLOGALES
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    1 VOLONTE DE DIEU
    2 BARAGNON, MADAME AMELIE-NUMA
    2 JEANNE
    3 AIX-LES-BAINS
  • A MADAME LA COMTESSE D'ESCURES
  • ESCURES Comtesse
  • Lavagnac, 3 juin 1873.
  • 3 jun 1873
  • Lavagnac
  • *Madame la comtesse d'Escures*
    *16 ou 17, boulevard de Malesherbes*
    *Paris*.
La lettre

Il m’a été absolument impossible de vous écrire, ma chère fille, jusqu’à aujourd’hui. Je prêchais le mois de Marie, et quelquefois deux fois par jour. Cela fatigue à mon âge: aussi, ai-je pris le parti de renoncer aux grandes stations.

Vous n’êtes pas contente de vous. Me permettrez-vous de vous dire que la cause en est peut-être à l’incertitude de vos idées. Vous êtes profondément chrétienne et vous admettez assez souvent, à côté, des choses qui ne le sont pas. Si vous allez vous établir à la campagne, je vous engage à bien méditer sur le positif du service de Dieu, sur ce que la foi, l’espérance et la charité donnent d’arêtes vives à l’ensemble de la vie. Il faut vouloir être positivement ornée de certaines vertus; il faut vous appliquer à en parer votre âme par des actes très pratiques. Ma conviction est que, sans cela, du vague vous tomberez dans la vapeur. Or, ce vous serait un malheur immense. Je crois bien que toute votre nature se révolte contre la direction que je voudrais vous voir prendre. Pourtant, ce ne sont pas ceux qui disent: « Seigneur! Seigneur! », qui entrent dans le royaume des cieux, mais ceux qui font la volonté du Père qui est dans les cieux(1). C’est à cette volonté très pratique et très divine que je voudrais incliner vos efforts.

Mme Baragnon est à Aix, en effet. La situation de Jeanne me semble difficile. Si vous pouvez lui faire du bien vous aurez accompli une belle oeuvre.

Adieu, ma chère fille. Nous verrons combien de temps vous mettrez à m’écrire. Si vous croyez que je suis dans le vrai avec vous, ne tardez pas, je vous en conjure. Bien affectueusement à vous.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Mt 7, 21.