DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 78

11 jul 1873 Le Vigan COURCY Marie-Gabrielle ra

J’ai été peiné de vos terreurs mais j’en ris malgré mes crampes – Tout le bien que le prieuré pourrait faire – La chaleur.

Informations générales
  • DR10_078
  • 4833
  • DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 78
  • Orig.ms. AC R.A.; D'A., T.D.35, n.30, pp.106-107.
Informations détaillées
  • 1 CONGREGATIONS DE FEMMES DE L'ASSOMPTION
    1 ERECTION DE MAISON
    1 MALADIES
    1 OBLATES
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 RELATIONS ENTRE RELIGIEUX
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 TIERS-ORDRE DE L'ASSOMPTION
    2 CORRENSON, EMMANUEL-MARIE
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    3 NIMES
    3 VIGAN, LE
  • A SOEUR MARIE-GABRIELLE DE COURCY
  • COURCY Marie-Gabrielle ra
  • Le Vigan, 11 juillet [18]73.
  • 11 jul 1873
  • Le Vigan
La lettre

Eh bien, ma chère fille, commencez-vous à vous persuader que l’Assomption pourra lutter sans trop de désavantages contre les Oblates, dont la supérieure ne met pas toujours l’orthographe et dont les autres, sauf une seule, savent à peine le francais et n’ont aucune pratique de l’enseignement, sauf le b a = ba? J’ai pourtant écrit à votre Mère générale sur cette immense montagne, qui penche pour vous écraser toutes(1). Ah! ma fille, j’ai été peiné de vos terreurs, parce que tout ce qui vous fait peine du premier coup m’en fait; mais depuis que je suis ici, toutes les fois que j’y pense, j’en ris malgré mes crampes. Car j’ai des crampes, car je passe quinze et seize heures sur mon lit; et si cela continue, immédiatement après la distribution des prix, je reviendrai au Vigan.

Pourtant, restant seul toute la journée. je pense à tout le bien que le prieuré pourrait faire, si vous et moi le voulions bien. Pendant vos vacances, prenez quelques heures de solitude et pensez-y de votre côté. Demandez à Notre-Seigneur quelques prêtres de plus, et alors nous remonterons le Tiers-Ordre, nous fortifierons par l’instruction et la sainteté les Enfants de Marie, nous atteindrons un certain monde par Notre-Dame de Salut; nous apporterons la paix dans l’âme troublée de la Mère M.-Gabrielle à la vue de son pensionnat ravagé par des montagnardes, des taffetanières et des couturières transformées en Oblates.

Ici il fait assez chaud, même très chaud, moins qu’à Nîmes pourtant, je suppose, car et les nuits et les matinées sont très fraîches. C’est quelque chose. Et vos Soeurs, comment vont-elles? Je les plains de toute mon âme. Aujourd’hui je suis capable de lier deux idées, mais hier et les jours précédents, il y avait impossibilité absolue, et je compatissais à la triste situation de ceux qui se trouvaient dans l’obligation d’en avoir.

Adieu, ma fille. Que la paix du Seigneur soit avec vous, et que les vaines terreurs, noctium phantasmata, s’éloignent de votre âme!

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. *Lettre* 4831.