DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 79

13 jul 1873 Le Vigan CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Dieu bénisse votre voyage! – Le P. Raphaël – Un marché et des projets pour Alès – Chute de la voûte de l’église de l’Espérou.

Informations générales
  • DR10_079
  • 4835
  • DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 79
  • Orig.ms. AC O.A.; D'A., T.D.30, n.419, p.234; QUENARD, p.230.
Informations détaillées
  • 1 DONS EN ARGENT
    1 GESTION FONCIERE
    1 PELERINAGES
    1 VERS A SOIE
    2 CORRENSON, MADAME CHARLES-LOUIS
    2 DUBY, GEORGES
    2 GALABERT, VICTORIN
    2 JOURDAN, FRERES
    2 JOURDAN, RAPHAEL
    2 PASTEUR, LOUIS
    2 WALLON, ARMAND
    3 ALES
    3 BULGARIE
    3 ESPEROU, L'
    3 LOURDES
    3 NIMES
    3 VIGAN, LE
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Le Vigan, 13 juillet [18]73.
  • 13 jul 1873
  • Le Vigan
La lettre

Que Dieu bénisse votre voyage(1), ma chère enfant, et qu’à votre retour vous soyez forte et vaillante! Puis remarquez pourtant qu’une malade, dernièrement guérie, ne l’a été qu’à son troisième pèlerinage.

Le P. Raphaël, qui se charge de cette lettre jusqu’à Nîmes, vous parlera, s’il en a le temps, de la fortune que ses frères font cette année avec la graine de vers à soie. Ils en sont si heureux que pour cette année ils donneront au P. Raphaël vingt mille francs. Je viens de passer un marché avec eux, à l’aide duquel, dans cinq ans, j’aurai sur notre terrain d’Alais une carcasse de couvent qui aura coûté de 50.000 à 60.000 francs. Si le P. Galabert veut faire quelque chose de semblable en Bulgarie, il peut faire une fortune sans faire le commerce, ce qui est défendu aux religieux et aux religieuses. Madame votre mère eût mieux fait de demander de la graine, à moins qu’elle n’ait un microscope pour l’examiner par cellule(2).

J’ai un gros mal à la tête et je m’arrête. Avant-hier il y a eu à l’Espérou et au Vigan un orage épouvantable, et à l’Espérou, hier, une partie de la voûte de l’église est tombée. Que Dieu soit béni!

Adieu, chère enfant. Revenez-nous guérie et nous serons bien heureux.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Son pèlerinage à Lourdes.
2. Grâce aux recherches de Pasteur, il était possible depuis 1870 de reconnaître au microscope les "graines" de vers à soie contaminées par la pébrine et la flacherie, ces deux maladies qui, depuis une vingtaine d'années, ruinaient les magnaneries françaises. Alès, où précisément habitaient les frères du P. Raphaël Jourdan, fut le premier endroit où des microscopes furent installés et, si nous comprenons bien cette phrase, les frères Jourdan produisaient et vendaient des graines saines. Sur ce sujet voir *Histoire de la France rurale*, publiée sous la direction de Georges DUBY et Armand WALLON, t.3 (1789-1914), p.216-218.