DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 84

15 jul 1873 Le Vigan CHAUDORDY_ANGELINA

Le temps passe – Il m’est évident que je dois prendre sur vous une plus grande autorité.

Informations générales
  • DR10_084
  • 4840
  • DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 84
  • Orig.ms. ACR, DZ 3.
Informations détaillées
  • 1 DIRECTION SPIRITUELLE
    1 LUTTE CONTRE SATAN
    1 PELERINAGES
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    3 LOURDES
  • A MADEMOISELLE ANGELINA CHAUDORDY
  • CHAUDORDY_ANGELINA
  • Le Vigan, 15 juillet [18]73.
  • 15 jul 1873
  • Le Vigan
La lettre

Vous souvenez-vous, mon enfant, du temps lointain déjà où nous prîmes trois ans pour savoir si vous vous feriez religieuse ou si vous vous marieriez. Des années et des années se sont écoulées depuis; vous n’êtes ni mariée, ni religieuse. Peut-être ai-je eu tort de ne pas insister un peu plus auprès de vous, dans un sens ou dans un autre. Ce qui est sûr, c’est qu’en attendant que la Providence vous éclaire, si elle doit vous éclairer, sur ces deux voies à prendre, le temps passe et me permettrez-vous de le dire, vous le perdez par cette disposition que je me permets de vous reprocher quelques fois, par l’engourdissement.

Avez-vous eu à Lourdes la vue bien claire de ce à quoi vous devez employer votre vie ? Pour moi, il m’est plus qu’évident que je dois plus que jamais m’emparer de vous, vous soutenir et vous forcer à faire tout ce que doit faire une chrétienne de votre sorte.

On a beaucoup ri quand vous disiez que vous aviez le Diable au corps. Il y a là quelque chose de plus vrai que vous ne le pensez peut-être. Le Démon cherche à vous dégoûter d’une foule de bonnes inspirations, il ferme vos yeux pour que vous ne les voyiez pas, vos oreilles pour que vous ne les entendiez pas, il endurcit votre coeur afin que vous n’y cédiez pas. Eh bien, je veux chasser le Diable. Ne soyez pas surprise si vous me trouvez prenant sur vous une plus grande autorité.

J’attendais votre lettre, je l’eusse voulue un peu plus longue, un peu plus expansive, mais telle qu’elle est, elle m’est une occasion de vous dire toute ma pensée telle qu’elle s’est fixée en moi depuis quelques jours où j’ai plus spécialement prié pour vous.

Adieu, mon enfant croyez bien à tout ce que je veux vous être de la part de N.-S.

E.D’ALZON.

Mademoiselle Angélina Chaudordy.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum