DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 104

12 aug 1873 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Soignez votre coeur – Le nom de l’Assomption – Je me tiens en dehors du congrès.

Informations générales
  • DR10_104
  • 4865
  • DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 104
  • Orig.ms. ACR, AD 1639; D'A., T.D.24, n.1154, pp.189-190.
Informations détaillées
  • 1 ASSOMPTION
    1 ASSOMPTIONNISTES
    1 CONGREGATIONS DE FEMMES
    1 CONGREGATIONS DE FEMMES DE L'ASSOMPTION
    1 CONGRES DE L'ENSEIGNEMENT LIBRE
    1 MALADIES
    1 OBLATES
    1 RELATIONS ENTRE RELIGIEUX
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 SANTE
    2 COMBAL, PAUL-MATTHIEU
    2 COURCY, MARIE-GABRIELLE DE
    2 FOULON, JOSEPH-ALFRED
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 VAILHE, SIMEON
    3 AUTEUIL
    3 NANCY, DIOCESE
    3 SALETTE, LA
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, 12 août [18]73.
  • 12 aug 1873
  • Nîmes
La lettre

Soignez-vous, je vous en prie, pour votre coeur, ma chère fille. Vous dirai-je que l’affection que Combal m’avait trouvée dans le temps m’est revenue ces jours-ci? Quant au F. Picard, je l’avais engagé à venir ici, il préfère aller à Paris, de là à la Salette. Je ne puis pas vous transmettre une autorité que je n’ai pas(1).

Le nom de l’Assomption vient aux Oblates, non de vous, mais de nous. Si nous changeons, elles ne demanderont pas mieux que de changer. Je le leur ai proposé, elles résistent. Et vraiment, si nos religieux vont à Nice jamais, faudra-t-il qu’ils changent de nom, parce qu’il y aura des Assomptionistes(2)? La grande différence c’est, outre le nom d’Oblates, celui de religieuses [missionnaires](3), et cette différence elles y tiennent, je puis vous l’assurer. Du reste, elles n’auront pas de quelque temps de prospectus, et je vois tant de gens prédire un échec complet (entre nous, j’y crois bien un peu) que je ne vois pas sujet de s’inquiéter.

Vous voyez que la Mère M.-Gabrielle, en exagérant les choses, a fait donner, entièrement à mon insu, une décision par Monseigneur(4) Il y aurait encore des ennuis plus désagréables que vous ne le pensez. Vous pouvez demander à Monseigneur ce que vous voudrez, je doute fort qu’il fasse plus que n’a fait l’évêque de Nancy. L’autorité ecclésiastique ne se mêle pas de ces choses. Vous le voyez par la quantité de Soeurs de Saint-Joseph, ou de l’Immaculée Conception, approuvées avec des règles différentes. Mais, je vous le répète, de même que vous avez échoué pour Nancy(5), je crains que vous n’échouiez pour Nîmes. Il y a bien des choses que je ne veux pas vous écrire et qui me prouvent que j’ai raison. Le nom des Oblates tout court prendra le dessus, et l’on sera bien aise de n’être pas Oblates de l’Assomption. Mais je vous laisse toute liberté de vous adresser à Monseigneur.

On a voulu un peu le Congrès malgré moi(6), et je me tiens en dehors, car je ne suis pas vaillant. Adieu, ma fille. Hélas! soignons-nous; puisque nous en sommes là.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Mère M.-Eugénie souhaiterait que le P. Picard s'installe pour la durée des vacances au pavillon de l'Immaculée Conception du couvent d'Auteuil où il trouverait le repos et recevrait les soins dont il a besoin (à Vincent de Paul, 8 août et au P. d'Alzon, 11 août).
2. C'est le terme du manuscrit mais le sens exigerait *Assomptiades*. Mère M.-Eugénie demandait que le nom de l'Assomption ne paraisse pas à l'externat des Oblates ni dans les papiers qui y auront rapport (11 août).
3. Ce mot n'est pas dans l'original. Il figure dans les T.D. et provient de la copie du P. Vailhé. Nous croyons qu'il est inutile et même qu'il fausse quelque peu la pensée du P. d'Alzon. Certes les Oblates de l'Assomption tiennent à leur qualité de missionnaires, mais ce que le P. d'Alzon veut montrer avant tout ici c'est qu'elles tiennent à leur qualité de *religieuses* à part entière. En effet les mots "oblats" ou "oblates" désignent parfois des personnes qui ne sont pas des religieux ou des religieuses au sens plein du terme.
4. Voir *Lettre 4859.
5. En 1868, Mère M.-Eugénie avait protesté auprès de l'évêque de Nancy, qui était alors Mgr Foulon, contre une usurpation du nom de l'Assomption, donné à un pensionnat du diocèse par deux religieuses venues de Paris. Comme de plus ces dames imitaient le costume des R.A., on était persuadé qu'elles étaient des schismatiques d'Auteuil. Ce fait et le médiocre niveau de leur école nuisaient à la réputation des R.A.
6. Et malgré le P. Bailly qui allait "enterrer le Congrès", quand l'*Univers* ressuscita une ancienne circulaire qui l'annonçait, provoquant un sursaut, d'ailleurs éphémère, chez les partenaires de la *R.E.C.*