DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 110

• DR10_110
• 4873
• DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 110
• Orig.impr. ACR, AO 130; D'A., T.D.40, n.17, pp.29-31. Publié par la *Semaine religieuse de Nîmes*, 9e année, n°27 (31 août 1873), pp.319-320.

• 1 DEVOTION A LA SAINTE VIERGE
  1 DEVOTION AUX SAINTS
  1 NOTRE-DAME DE ROCHEFORT
  1 PELERINAGES
  1 PELERINAGES DEVOTIONS
  2 MICHEL, SAINT
  2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
  3 ESPEROU, L'
  3 FRANCE
  3 LOURDES
  3 NIMES
• AU CLERGE DU DIOCESE DE NIMES
• CLERGE_ET_FIDELES
• Nîmes, le 23 août 1873.
• 23 aug 1873
• Nîmes
• Evêché|de Nîmes

Monsieur le curé,

Le pèlerinage de Notre-Dame de Rochefort a réussi au-delà de toute espérance. Près de cinq mille catholiques, plus de quatre mille communions d’hommes, voilà ce que nous avons pu contempler. Et le spectacle eût été plus saisissant encore, si, dans quelques paroisses, on n’eût pas préféré des dévotions particulières à cette admirable manifestation générale. La ville de Nîmes comptait là plus de 1.200 de ses fils; il y en aurait eu davantage, mais les moyens de transport ont fait défaut.

Il paraît que les pèlerinages ont quelque chose de ces « abîmes du Seigneur, qui appellent de nouveaux abîmes ». Les trésors de grâces, obtenus dans un pèlerinage, appelleront d’autres trésors et des pèlerinages nouveaux. Le diocèse a envoyé, cette année, 2.600 pèlerins à Lourdes, 2.000 à l’Espérou, 5.000 hommes à Rochefort(1); et déjà l’on sollicite de plusieurs côtés un nouveau pèlerinage composé exclusivement d’hommes, et dont le terme serait Notre-Dame de Lourdes. Il n’atteindra certainement pas les chiffres précédents; mais il a semblé impossible à un grand nombre des membres du clergé qu’il n’offrît pas l’occasion d’une caravane imposante, si l’on songe qu’en partant le samedi, 27 septembre, on pourra fêter, à Lourdes, la solennité de Notre-Dame des Douleurs, et, le lendemain, celle de saint Michel.

Marie, au pied de la croix, consolant la France de ses récentes épreuves et lui montrant, comme un symbole de ses destinées futures, l’invincible espérance qui a germé dans le tombeau même où Jésus était momentanément descendu, pour en sortir bientôt après, victorieux de la mort; saint Michel, l’ancien patron des Francs, l’archange dont la protection spéciale s’est si souvent manifestée dans les luttes de notre antique monarchie, et qui peut-être est prête à se manifester encore; ces noms glorieux, ces nobles images excitent à la confiance et promettent un prompt secours. Mais pour que ce projet se réalise d’une manière consolante, il importe, Monsieur le curé, que vous fassiez connaître à la Commission organisatrice, composée de MM. les curés de Nîmes, le chiffre exact des pèlerins qui viendront de votre paroisse et que vous accompagnerez certainement, à moins que de graves motifs ne s’opposent à l’accomplissement d’une pensée aussi chrétienne et aussi française.

Veuillez donc vous mettre au plus tôt en relation avec nous, et soyez assez bon pour adresser vos communications à M. le directeur du pèlerinage des hommes: Maison de l’Assomption, Nîmes.

Monseigneur l’évêque est absent; mais il nous est impossible de ne pas supposer qu’il nous permettra, si le nombre des pèlerins est aussi important que nous l’attendons, de lui demander de vouloir bien, une seconde fois, conduire lui-même ses fils au sanctuaire de la reine du ciel.

Agréez, je vous prie, Monsieur le curé, avec l’expression de l’espoir que vous mettrez tout votre zèle à nous seconder, l’hommage de mes sentiments très respectueux.