DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 114

31 aug 1873 Le Vigan MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Je sors de retraite – Meilleures dispositions du P. Jules – L’entreprise des Oblates vous effraie moins – Partage du noviciat en deux.

Informations générales
  • DR10_114
  • 4879
  • DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 114
  • Orig.ms. ACR, AD 1642; D'A., T.D.24, n.1157, pp.191-192.
Informations détaillées
  • 1 ALUMNATS
    1 CONGREGATIONS DE FEMMES DE L'ASSOMPTION
    1 DEGRES DE L'ENSEIGNEMENT
    1 DEPARTS DE RELIGIEUX
    1 NOTRE-DAME DES CHATEAUX
    1 NOVICES ASSOMPTIONNISTES
    1 NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
    1 OBLATES
    1 RELATIONS ENTRE RELIGIEUX
    1 RETRAITE SPIRITUELLE
    1 SOUCIS D'ARGENT
    2 DUMAZER, ALEXIS
    2 FERRET, JULES
    2 GERMER-DURAND, EUGENE
    3 NIMES
    3 VIGAN, LE
  • A LA MERE MARIE EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Le Vigan, 31 août [18]73.
  • 31 aug 1873
  • Le Vigan
La lettre

Moi aussi, ma chère fille, je sors de retraite avec une partie de nos religieux et novices, soit de Nîmes, soit du Vigan(1). Le P. Jules est en de meilleures dispositions, il va rester un an pour refaire son noviciat. C’est une idée tout comme une autre. Aux grands froids et aux grandes chaleurs, il faut s’attendre à des toquades. C’est un malheur, mais c’est ainsi.

Je vois avec plaisir que l’entreprise des Oblates vous effraie moins(2). Si vous aviez voulu vous en rapporter à moi, je vous aurais dit que c’était un essai malheureux, et vous vous seriez peu tourmentée. Au fait, qui ont-elles pour leurs classes? Le fond est qu’elles veulent trouver de l’argent. Or je crois avoir découvert pour elles une veine plus riche que tous les pensionnats. Mais moi aussi, j’ai besoin de ressources.

Je partage mon noviciat en deux, celui du Vigan, où l’on dégrossira les sujets un peu âgés et où l’on gardera plus longtemps les enfants venus des Châteaux après leur quatrième. Evidemment l’oeuvre des Châteaux et la continuation au Vigan ont besoin de Dieu. Nous n’avons que des enfants; mais ces enfants, d’autre part, font des progrès étonnants que M. Durand constate, pour sa part, et que je constate aussi à un autre point de vue. La grosse question est celle des ressources matérielles. Ah! si Dieu nous envoyait quelque personne aisée!

Une autre préoccupation, c’est que l’histoire du P. Jules m’a révélé des conversations, dont le terme est de s’arranger pour être ordonné et pour s’en aller en emportant son sac et ses quilles. C’est un vol manifeste à la Congrégation, et il faudra trouver les moyens de s’y opposer. Mais n’importe! Il me semble que le bon Dieu bénit notre noviciat. J’oubliais d’ajouter qu’à Nîmes nous aurons sous l’autorité du P. Alexis, dans le pavillon que vont laisser libre les Oblates, les novices dégrossis au Vigan et les plus avancés pour leurs études. Cette division nous permettra trois degrés, sauf exceptions: les Châteaux jusqu’à la 4ème, Le Vigan jusqu’à la seconde, Nîmes depuis la rhétorique et au-delà. A mesure que nous nous développerons, il y aura d’autres modifications à faire, mais voilà un commencement.

Adieu, ma fille. Que Dieu vous maintienne dans la paix, et vous inspire le désir de tendre à cette perfection si nécessaire à vos 56 ans et à mes 63.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Cette retraite, commencée le 20 août, s'était terminée le jour de la fête de saint Augustin.
2. "...je m'en rapporte à vous, vous remerciant d'accepter mon désir pour le nom du pensionnat ou externat" (28 août). Voir *Lettre* 4865 n.2.