DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 140

11 nov 1873 Nîmes PICARD François aa

Arras – Etre agréable à tout le monde est difficile – Jules Ferret et le P. Freyd.

Informations générales
  • DR10_140
  • 4909
  • DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 140
  • Orig.ms. ACR, AF 63; D'A., T.D.26, n.453, p.47.
Informations détaillées
  • 1 DEPARTS DE RELIGIEUX
    1 NOMINATIONS
    1 NOTRE-DAME DES CHATEAUX
    1 QUESTION SOCIALE
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 BOULET, JULES
    2 DIMITROV, LUIGI
    2 FERRET, JULES
    2 FREYD, MELCHIOR
    2 MAUBON, JOSEPH
    2 MOREL, PIERRE-BAPTISTE
    2 PAUTRAT, JEAN-FRANCOIS
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    3 ARRAS
    3 BULLY-GRENAY
    3 MONTMAU
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • Nîmes, 11 nov[embre 18]73.
  • 11 nov 1873
  • Nîmes
La lettre

Cher ami,

Je ne puis pas ne pas être touché de la demande ci-jointe; par conséquent, je prie de me dédommager de l’énorme sacrifice que je fais en ce moment en laissant à Arras ou à Brebis [le] P. Pierre- Baptiste. Je vous envoie la pétition des mineurs(1). Peut-être est-ce un signe de Dieu. Mais souvenez-vous: 1° que vous n’avez pas à compter de très longtemps sur personne pour Arras; 2° que je n’en puis plus, si je n’ai pas bientôt un secrétaire. Le P. Hippolyte m’a fait une scène sur ce que j’avais envoyé Frère Jean-François aux Châteaux, au lieu de l’envoyer à Montmau(2). Etre agréable à tout le monde est difficile.

On m’avait raconté avec détail l’histoire de Jules Ferret et de sa correspondance avec le P. Freyd. J’ai écrit à celui-ci. Voici sa réponse, avec une lettre de ce pauvre garçon. Il est absurde tout bonnement. Père(3) Joseph, à qui la tête chante aussi, entre et me dérange, mais c’est pour autre chose que Jules Ferret.

Totus tibi.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. La pétition des mineurs a eu plus de succès que les "gémissements" du pauvre Boulet (*Lettre* 4878). - Cependant la mine est toujours aussi cruelle. Un mois plus tard, le P. Bailly écrit à son frère Emmanuel : "A Arras, je suis tombé au milieu d'un gros accident aux Brebis, plusieurs enfants ont été tués ou blessés, il y avait grande émotion dans le coron, on faisait une amputation de pied écrasé le matin où je suis venu". Jules Boulet parle du même accident au P. d'Alzon : "J'ai eu un bon petit enfant bien sage et âgé de 11 ans, tué à un accident arrivé à la fosse n°1 où il y a eu cinq morts et plusieurs blessés" (23 décembre) et au P. Picard : "on m'en avait annoncé trois de tués et quatre de blessés très gravement, jugez de l'impression que cette nouvelle me mit, dans une maison où il n'y a ni infirmerie, ni un morceau de loque pour le moindre pansement..." (31 décembre).
2. Où se trouve encore le Fr. Luigi qui, le 6 janvier écrivait au P. d'Alzon : "Je suis à votre disposition, faites de moi comme vous voulez" mais ajoutait : "Ne croyez pas, mon Père, que je passe ici une douce vie, je préfère passer mon temps sur les déclinaisons de la grammaire que sur les sarments de la vigne". - Le 24 novembre, le P. Hippolyte dira au P. d'Alzon : A Montmau, il faut un compagnon à Luigi, "vous ne pouvez pas laisser ce pauvre frère tout seul plus longtemps".
3. Le ms a *Frère*, (mal) corrigé en *Père*. Les T.D. ont préféré le premier mot.