DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 144

27 nov 1873 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Le P. Picard – Nice – Jules Ferret – Soeur Marthe.

Informations générales
  • DR10_144
  • 4914
  • DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 144
  • Orig.ms. ACR, AD 1651; D'A., T.D.24, n.1166, pp.200-201.
Informations détaillées
  • 1 DEPARTS DE RELIGIEUX
    1 REPOS
    1 SANTE
    2 AUDA
    2 DAMAS, PAUL DE
    2 FERRET, FAMILLE
    2 FERRET, JULES
    2 GIBERTON, MARIE-MARTHE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    3 MONTDESPIC (localisation incertaine)
    3 NICE
    3 NIMES
    3 PARIS
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, 27 novembre 1873.
  • 27 nov 1873
  • Nîmes
La lettre

Ma bien chère fille,

Je vous remercie des nouvelles que vous me donnez du P. Picard. Je crois que s’il préfère rester à Paris, le mieux est de l’y laisser, s’il m’est évident que la contrariété qu’il éprouverait d’aller ailleurs lui serait funeste. Quant à aller chez les Damas(1), je n’y songe plus pour lui et j’espère bien que c’est la dernière fois qu’il en sera question. Je regrette que Nîmes ne lui convienne pas, mais il paraît que ce n’est pas là où il est bien, à cause des sorties en plein air qu’il lui faut faire matin et soir.

Quant à Nice, vous êtes mille fois trop bonne d’y revenir, je ne pense guère que nous puissions faire quoi que ce soit, cette année(2). Nous ne pourrons y songer que l’an prochain, et encore si nous avons des sujets. Or nous en avons beaucoup, mais peu capables. Il y a à examiner sérieusement les choses à ce point de vue.

Comment Jules Ferret a-t-il pu dire qu’il nous quittait pour s’occuper de ses parents, quand il m’a écrit une lettre, que je conserve et où il me dit qu’en nous quittant il sait bien qu’il va à la pauvreté? Quant à prétendre que je lui ai dit de s’en aller, sans doute après plusieurs mois d’instances pour le retenir, un jour qu’il était plus insupportable que jamais, je lui dis: « Si vous ne voulez pas être un bon religieux, si vous voulez être apostat, eh bien, allez-vous-en au plus tôt. Je vous dirai, comme Notre-Seigneur à Judas: Quod facis, fac citius. Pourtant quelques jours après, quand il me dit qu’il restait, je lui sautai au cou pour l’embrasser. Depuis, il ne m’a plus parlé de son départ et a décampé sans mot dire(3).

Quant à Soeur Marthe, ce n’est la faute de personne, si elle a fait sa demande pendant les vacances des Congrégations. Mgr de Nîmes a préféré demander l’exemption du voeu de chasteté.

Adieu, ma chère fille. Je n’ai pas le temps de me relire. Tout vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. A Montdespic.
2. "Pouvez-vous me dire, mon Père, pour quelle époque vous prévoyez de faire à Nice l'alumnat projeté ou toute autre chose. La maison d'Auda est libre, j'y mettrais quelqu'un si vos projets doivent être longtemps retardés" (21 novembre).
3. Le 7 septembre, du Vigan, Jules Ferret a annoncé qu'il partait au P. Emmanuel : lui qui n'a jamais été supporté que par compassion, comme le lui a affirmé le P. d'Alzon, il veut débarrasser la congrégation d'un sujet nul, même nuisible. "Je trouverai probablement le malheur qui me prendra à la porte du couvent, je fournirai un thème de plus au P. d'Alzon, qu'il pourra étaler tout au long, devant qui voudra l'entendre."