DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 145

30 nov 1873 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Préoccupations – Pétrin politique – Quelques anciens élèves distingués.

Informations générales
  • DR10_145
  • 4915
  • DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 145
  • Orig.ms. ACR, AD 1652; D'A., T.D.24, n.1167, pp.201-202.
Informations détaillées
  • 1 ACTION POLITIQUE
    1 COURS
    1 DEPARTS DE RELIGIEUX
    1 MONARCHIE
    1 MORT
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 REPUBLIQUE
    1 ROYALISTES
    1 SOUCIS D'ARGENT
    2 CHAMBORD, COMTE DE
    2 FERRET, JULES
    2 GIBERTON, MARIE-MARTHE
    2 MILLERET, LOUIS
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    3 GARD, DEPARTEMENT
    3 MENDE
    3 NIMES
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, 30 novembre 1873.
  • 30 nov 1873
  • Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

J’ai tant de préoccupations, ces jours-ci, que j’ai un peu négligé mes amis. Pourtant je vous ai écrit sur Jules, sur Gabrielle Giberton, pour qui Monseigneur a demandé la dispense du voeu de chasteté, de lui-même. Quant à Jules, c’est un cerveau fêlé très positivement. Ne vous tracassez pas si je suis préoccupé. Il s’agissait de politique, et vraiment nous sommes dans un terrible pétrin. Je parle surtout pour Nîmes(1), où les chefs sont accusés d’avoir trahi. Sur cette question je n’ai qu’à écouter, mais il est pénible de voir les scissions qui s’opèrent de toute part. Je ne suis pas surpris que plusieurs parlent de République; nous ne sommes pas encore mûrs, mais nous finirons par là.

Je suis bien heureux que M. votre frère quitte Mende(2). Toutefois les recettes générales ont bien baissé: celle du Gard, jadis de 80.000 francs, n’en a rapporté cette année que 12.000. Au milieu de cela, je demande à Dieu de me donner un groupe de quelques anciens élèves distingués, et que je soigne tant que je puis. Il me semble aussi que je me rapproche de Dieu. Hélas! l’ère des saints arrivera-t-elle bientôt? On semble, en effet, prendre intérêt à mes cours(3).

Adieu, ma fille, et bien vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Il avait fallu ranger les drapeaux blancs - et pour combien de temps ? - et l'on s'accusait mutuellement de trahison. Il n'y avait pas eu à Nîmes de troubles dignes de ce nom. Pourtant le 17 novembre le P. Picard avait écrit au P. d'Alzon : "Vous êtes au nombre des otages de Nîmes. Qui pourrait-on prendre si on ne vous choisissait pas! Ce qui est plus étonnant c'est que la pauvre bicoque de la rue François Ier partage le sort du beau collège de Nîmes, elle est désignée comme le palais d'Henri V et le foyer des légitimistes. Peut-on loger si atrocement le dernier descendant de nos rois ?"
2. Pour Chambéry.
3. "Je sais que vous faites de magnifiques cours au Prieuré et pourvu que votre santé n'en souffre pas, je vous en remercie bien" (Mère Marie-Eugénie de Jésus, 27 novembre).