DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 161

29 dec 1873 Nîmes DESCAMPS Pierre aa

Un nid de saints – Les études à l’Assomption : de 10 à 30 ans – Insister sur le grec plus que sur La Fontaine.

Informations générales
  • DR10_161
  • 4933
  • DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 161
  • Orig.ms. ACR, AK 327; D'A., T.D.33, n.10, p.245.
Informations détaillées
  • 1 ALUMNATS
    1 DEGRES DE L'ENSEIGNEMENT
    1 ENSEIGNEMENT SECONDAIRE
    1 NOTRE-DAME DES CHATEAUX
    1 PROGRAMME SCOLAIRE
    1 QUERELLE DES AUTEURS CLASSIQUES
    1 SAINTETE
    1 SOUCIS D'ARGENT
    2 LAFONTAINE, JEAN DE
    2 PICARD, FRANCOIS
  • AU PERE PIERRE DESCAMPS
  • DESCAMPS Pierre aa
  • Nîmes, 29 décembre 1873.
  • 29 dec 1873
  • Nîmes
La lettre

Mon bien cher Père,

Merci de vos bons voeux. J’en dirige de bien sincères du côté des Châteaux. Il faut que vous fassiez un nid, non pas d’aigles, mais de saints. Quant à vos dettes, le P. Picard prétend que quand les enfants écriront à leurs protecteurs, ils auront de l’argent. Je le désire sans le garantir. Il est sûr qu’il a une petite somme en réserve, à moins qu’il ne vous l’ait envoyée depuis peu. Je ne pense pas que vous deviez pousser vos élèves au-delà d’une très forte quatrième pour le latin, le grec et le français; quant à la littérature, il faut savoir ce que vous entendez par là. Peut-être votre idée a-t-elle du bon, si par littérature vous entendez des principes utiles à des petits montagnards pour apprendre à parler français.

L’enseignement tel que nous le voulons viendra peu à peu, puisque nous maintenons que, à proprement parler, les études commencées chez nous vers dix ans (l’enseignement primaire supposé donné) ne doivent finir que vers trente ans, pour être complètes. On doit en retirer deux ans de noviciat, ce qui fait dix-huit ans d’études. Je vous dis cela pour vous montrer combien il importe avant tout d’insister sur les principes.

Je ne crois pas, permettez-moi de vous le dire, que vous soyez de force à expliquer La Fontaine, qui est l’auteur peut-être le plus difficile, quoiqu’il soit entre les mains de tout le monde, à moins que ce ne soit pour réfuter ses principes de morale qui, sous une apparente bonhomie, sont ce qu’il y a de plus antichrétien. Je vous le répète, je préférerais vous voir insister sur le grec.

Adieu. Je ne puis dire ma tendresse pour l’alumnat des Châteaux et pour leur cher petit directeur, que j’embrasse de toute mon âme.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum