- DR10_184
- 4957
- DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 184
- Orig.ms. ACR, AF 66; D'A., T.D.26, n.456, p.48.
- 1 ENSEIGNEMENT
1 EVEQUE ORDINAIRE DU DIOCESE
1 MALADIES
1 OBLATES
2 BAILLY, EMMANUEL
2 CABRIERES, ANATOLE DE
2 DUPANLOUP, FELIX
2 SEGUR, GASTON DE
2 SEGUR-ROSTOPCHINE, COMTESSE DE
3 NICE
3 ROME - AU PERE FRANCOIS PICARD
- PICARD François aa
- Nîmes, le 21 janvier 1874.
- 21 jan 1874
- Nîmes
- Evêché|de Nîmes
Cher ami,
Arrivez au plus tôt. Nous vous logerons dans l’ancienne chapelle des Oblates. Nous vous ferons dire la messe et manger sans sortir; puis, si l’on pense que vous deviez aller à Nice, vous irez.
Je vais écrire pour la Revue quelque chose sur le rejet du projet d’examen Dupanloup(1). Cabrières est parti hier pour Rome.
Bien à vous.
E.D'ALZON1. Sans doute s'agit-il encore de l'examen du baccalauréat (v. *Lettre* 4898, n.1). Nous n'avons pas trouvé dans la *R.E.C.* l'article promis. Le numéro de janvier, lui, contenait un article du P. Emmanuel sur *Les lectures et la bibliothèque d'un chrétien dans le temps présent* qui consternerait bien des professeurs de lettres et des critiques littéraires chrétiens du *temps présent*. Le P. Picard nous dit pourtant qu'il est "selon notre esprit et nos idées"... Soit, et nous n'en discuterons pas. Ce qui nous intéresse ici c'est un point particulier soulevé par le P. Picard. "Rien n'attire l'attention comme un ordre et un ordre réitéré, écrivait celui-ci au P. d'Alzon. L'ordre de traiter comme formule sacramentelle l'article du P. Emmanuel sur les lectures [ordre transmis par le P. Emmanuel lui-même...] m'a naturellement conduit à le lire [...]. Je propose donc de retrancher le petit nombre de phrases qui flagelle Mme de Ségur. Les ouvrages de Mme de Ségur sont dans la *Bibliothèque rose*, cette *Bibliothèque rose* est justement frappée d'ostracisme. Pourquoi donc nommer Mme de Ségur ? [...] voudrions-nous user d'un mauvais procédé à l'égard de nos amis ? Ils ne sont pas très nombreux, nos amis, à Paris! Si Mgr de Ségur voulait attaquer nommément un religieux de l'Assomption, je crois qu'il se ferait un devoir de vous prévenir. Il y a là une question de tact et de délicatesse que je me permets de soulever [...]" (26 décembre 1873). Deux jours plus tard il ajoute : "En vous écrivant j'ignorais que Mme de Ségur fût mourante. Mgr est parti pour aller l'administrer et demande à tous ses amis des prières pour sa mère. Nous prierons avec tous ses amis pour celle dont nous ne lirons pas les livres, mais dont nous serions bien mal venus de prononcer le nom autrement que pour prendre part à la douleur de Monseigneur." - Entretemps Emmanuel avait répondu. Il admettait que la rédaction de Paris retranche les passages contestés. N'empêche que "Mme de Ségur, grommelait-il, ferait mieux de ne pas jeter dans la tête des jeunes enfants, qui sont des vases si précieux et si fragiles, autant d'idées frivoles, d'histoires mignardes et de moeurs mondaines"(27 décembre).