DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 194

18 feb 1874 Nîmes ESCURES Comtesse

Névralgies – Le désir de vous faire le plus de bien possible – L’oeuvre des alumnats – Humilité, charité, énergie.

Informations générales
  • DR10_194
  • 4968
  • DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 194
  • Orig.ms. ACR, AN 112; D'A., T.D.38, n.112, pp.249-250.
Informations détaillées
  • 1 ALUMNATS
    1 DIRECTION SPIRITUELLE
    1 MALADIES
    1 MORT
    1 PERFECTION
    1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
    1 VOCATION SACERDOTALE
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    3 GUE-ROBERT
    3 MONTPELLIER
    3 PARIS
    3 PENAUTIER
    3 SAVOIE
  • A MADAME LA COMTESSE D'ESCURES
  • ESCURES Comtesse
  • Nîmes, le 18 février 1874.
  • 18 feb 1874
  • Nîmes
  • *Madame la comtesse d'Escures*
    *au Gué-Robert, par Tigy,*
    *Loiret*
La lettre

Cette fois, ma bien chère fille, j’ai les plus grands torts envers vous. Malgré une névralgie qui m’a arraché à toute occupation autre que le plus strict nécessaire, j’aurais dû me reposer en vous arrivant. Pourtant, vous avez quitté Pénautier, et c’est au Gué Robert que je vous écris. Je ne vous suppose pas à Paris, où moi-même je n’irai qu’un peu plus tard, à cause du sacre du nouvel évêque de Montpellier.

Vos reproches de notre dernière entrevue sembleraient justifiés par mon silence, si réellement je les méritais, et je vous dis bien sincèrement que je ne les crois pas fondés. Je sens trop le vif désir de vous faire le plus de bien possible; seulement je me permets de croire que vous ne soupçonnez pas à quel point c’est profond. Quant à ma bonne amitié d’autrefois, croyez qu’elle est toujours la même, et que je vous la prouverai quand nous nous reverrons. Seulement, je suis un peu homme d’action et je voudrais que, si ma fille ne l’est pas, elle fût plus chrétienne d’oraison que de rêverie. Ah! quelle impertinence viens-je de dire! Il faut me la pardonner.

Je vous enverrai, d’ici à quelques jours, quelques détails sur une oeuvre très importante à mes yeux. Il faut faire de bons prêtres un peu partout, là surtout où il en manque. Je crois avoir trouvé en Savoie une mine des plus riches, et ce n’est pas seulement en Savoie. Il faut m’y aider. Vous voudrez bien communier souvent à mon intention, réciter pour moi tous les jours un Pater et un Ave. Je n’ose pas vous demander un chapelet de temps en temps.

Quant à vos nombreux défauts, je voudrais écrire sur une image: humilité, charité, énergie, et vous l’envoyer. Malheureusement je n’ai sous la main que des souvenirs de mort, et ce n’est pas la peine de vous envoyer le nom de défunts que vous ne connaissez pas. Je vous promets, ma très vraie fille, de bien prier pour vous et de demander l’énergie dont vous sentez si fort le besoin.

Adieu, et bien tendrement vôtre en N.-S.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum