DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 202

14 mar 1874 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Mes méditations pour les religieux – Il me tarde de vous arriver – Santés – Le prieuré va bien – Avec quoi bâtir à Paris ? – Quelques cruels jours – Vocations à trouver.

Informations générales
  • DR10_202
  • 4978
  • DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 202
  • Orig.ms. ACR, AD 1659; D'A., T.D.24, n.1174, p.207.
Informations détaillées
  • 1 ALUMNATS
    1 ERECTION DE MAISON
    1 EVEQUE ORDINAIRE DU DIOCESE
    1 MALADIES
    1 MEDITATIONS AUX AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
    1 NOTRE-DAME DES CHATEAUX
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 SANTE
    1 SOUCIS D'ARGENT
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 BASTARD, FRANCOISE-ELISABETH DE
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 COURCY, MARIE-GABRIELLE DE
    2 DEROUDHILE, MARIE-SERAPHINE
    2 GUIBERT, JOSEPH-HIPPOLYTE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PIE IX
    3 NICE
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 ROME
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, le 14 mars 1874.
  • 14 mar 1874
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

Après mon long silence, votre lettre me fait un plaisir infini. Je deviens homme à manie. Je suis plongé dans les Méditations que je voudrais laisser en mourant à mes religieux, je n’en sors pas, je m’y plonge et m’absorbe. Il me tarde bien d’avoir décampé de Nîmes, aussi je vous promets de vous arriver au plus tôt. Je voudrais y être. Le sacre de Mgr de Cabrières eût bien pu être fait à Rome, et si j’avais le malheur d’être évêque, je prierais le Pape de me faire sacrer sans bruit; mais grâces à Dieu, cette calamité ne me pendant pas à l’oreille, je n’ai pas à m’en tracasser.

Le P. Picard va mieux, ce m’est une immense joie. Je voudrais bien que vous pussiez l’éprouver pour Soeur Françoise-Elisabeth, pour qui nous prions de tout notre coeur. Le prieuré va bien. La position de Mère M.-Gabrielle grandit. On fait, je crois, du bien par là. A Nice le P. Picard s’occupe des alumnats, et je remercie la Mère Séraphine de tant s’en occuper(1).

Vous voulez que nous bâtissions à Paris. Mais avec quoi? Je n’ai pas un sou à fournir. C’est assez de l’argent que j’y ai mis sans m’en douter. Si j’en ai encore, ce sera pour ailleurs. Puis l’archevêché est si mal disposé.

Adieu, ma fille. Je prie bien pour vous. Ces jours-ci, je vais assez bien, mais j’ai passé quelques cruels jours et je sens un poids qui courbe le corps. Espérons que l’âme n’en prendra qu’un essor plus vigoureux vers les choses d’en haut. Vous êtes ma cadette, et c’est pourtant un voeu que je fais pour moi, mais aussi pour vous, avec tout mon coeur.

E.D’ALZON.

Faites bien prier pour que je trouve à Paris trois ou quatre bonnes vocations.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Mère M.-Séraphine s'est dépensée pour trouver des âmes de bonne volonté pour la quête au profit des Châteaux.