DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 206

21 mar 1874 Nîmes FREYD CSSp

Voudrait-il transmettre au Saint Père la proposition du P. d’Alzon d’accueillir à Nice des enfants auxquels des évêques persécutés d’Italie ne pourraient faire faire leurs études ecclésiastiques.

Informations générales
  • DR10_206
  • 4982
  • DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 206
  • Orig.ms. Arch.Sémin.Français, Rome; Photoc. ACR, AP 260.
Informations détaillées
  • 1 ALUMNATS
    1 CLERGE REGULIER
    1 CLERGE SECULIER
    1 ENNEMIS DE L'EGLISE
    1 EVEQUE ORDINAIRE DU DIOCESE
    1 PETITS SEMINAIRES
    1 VOCATION SACERDOTALE
    2 ALZON, EMMANUEL D'
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 GROS, FRANCOIS
    2 PIE IX
    2 SOLA, JEAN-PIERRE
    2 TURINAZ, CHARLES-FRANCOIS
    3 ITALIE
    3 NICE
    3 SAVOIE
    3 TARENTAISE
  • AU PERE MELCHIOR FREYD
  • FREYD CSSp
  • Nîmes, le 21 mars 1874(1).
  • 21 mar 1874
  • Nîmes
La lettre

Mon Révérend Père,

Le Révérend Père d’Alzon ayant fondé une oeuvre, déjà bénie et enrichie d’indulgences par le Souverain Pontife, pour enfants pauvres qui se destinent à l’état ecclésiastique, et voulant attirer sur cette oeuvre les bénédictions de Dieu, me charge de vous dire qu’il vous serait très reconnaissant d’être auprès du Saint-Père son interprète pour la proposition suivante.

Le P. d’Alzon propose au Saint-Père de se charger de quelques enfants auxquels les évêques persécutés d’Italie ne pourraient pas faire faire leurs études ecclésiastiques. Si le Saint-Père daignait lui faire désigner ces Evêques, le Père d’Alzon se mettrait directement en relation avec eux. Il serait bien entendu que ces enfants seraient rendus à leurs Evêques dès que ceux-ci le demanderaient. Ils seraient élevés dans le Clergé séculier. Le Père d’Alzon en élève d’autres destinés à sa Congrégation, mais il se ferait un devoir de conscience de rendre aux Evêques les sujets que ceux-ci lui auraient confiés pour les acheminer au grand séminaire.

Peut-être même pourrait-il se charger de leur faire faire les études philosophiques et théologiques, quoique dans ces établissements on ne se charge de conduire les enfants que jusqu’à la fin des études d’humanités.

La réponse serait pressante, parce que le P. d’Alzon pourrait recevoir quelques-uns de ces enfants, quelques semaines après Pâques, et un plus grand nombre au mois d’octobre prochain.

Les bases fondamentales de l’éducation et de l’enseignement qui sont données dans les maisons de cette oeuvre, sont celles qu’indique le Concile de Trente pour les jeunes clercs des petits séminaires, et que recommande Sa Sainteté Pie IX dans sa lettre encyclique du 8 décembre 1849.

Daignez agréer, mon Révérend Père, avec l’expression de notre vive reconnaissance, l’hommage de mon respectueux attachement en Notre-Seigneur.

E. BAILLY

secrétaire

Aug[us]tins de l’Assomption.

P.S. Après Pâques, on pourrait se charger de trois ou quatre enfants, et d’une dizaine au mois d’octobre. Un plus grand nombre serait reçu plus tard, selon les ressources dont on pourrait disposer.

Ces enfants seraient élevés à Nice, où l’évêque a déjà approuvé et encouragé l’oeuvre, et en Savoie, où Mgr Turinaz, évêque de Tarentaise, fait quelques difficultés(1), après que l’oeuvre avait été vivement encouragée par Mgr Gros, son prédécesseur(2).

En lisant cette lettre, je me trouve un peu prétentieux. Aussi je vous laisse entièrement juge d’en parler ou de n’en pas parler au Pape. Toutefois, si l’oeuvre prend une certaine extension, peut-être aidera-t-elle à réparer les maux que causera au clergé italien l’impossibilité en certains endroits de recruter le corps sacerdotal(3).

Votre tendrement et respectueusement dévoué.

E.D'ALZON.|E.BAILLY
Notes et post-scriptum
1. Au vu de la lettre de l'évêque (v. *Lettre* 4981, n.1) c'est là un euphémisme...
2. Ce qui suit est de la main du P. d'Alzon.
3. Le P. Freyd répondit le 29 mars que le Saint-Père avait appris avec plaisir l'offre généreuse du P. d'Alzon, qu'il s'informerait et lui indiquerait les diocèses ayant les plus grands besoins.