DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 214

31 mar 1874 Paris CHAUDORDY_ANGELINA

Unissez vos angoisses à celles de N.-S. – Dieu vous poursuit et il faudra vous rendre.

Informations générales
  • DR10_214
  • 4991
  • DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 214
  • Cop.ms. de la destin. ACR, AM 68; D'A., T.D. 37, n.33, pp.40-41.
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA CROIX
    1 SOUMISSION SPIRITUELLE A JESUS-CHRIST
    2 CHAUDORDY, MADAME
    2 CHAUDORDY, NOEMI
    2 CHAUDORDY, VALENTINE
  • A MADEMOISELLE ANGELINA CHAUDORDY
  • CHAUDORDY_ANGELINA
  • [Paris], le 31 mars 1874.
  • 31 mar 1874
  • Paris
La lettre

Ma chère enfant,

Je reçois vos quelques lignes et j’y réponds [tout] de suite. Merci de me donner des nouvelles de Madame votre mère. Je comprends qu’elle vous préoccupe bien et vous fasse bien mal. Aussi veux-je vous dire combien, par la pensée et le coeur, je suis près de vous et de vos soeurs. Notre-Seigneur semble vouloir vous préparer une cruelle Semaine Sainte. Je lui demande qu’elle vous soit profitable et que vos angoisses, unies à celles de Notre-Seigneur, vous soient une occasion de vous sanctifier un peu plus. Veuillez dire à Valentine et à Noémi combien je pense à elles.

Pour vous, ma fille, ne vous faites pas illusion. Dieu vous poursuit, et l’état de Madame votre mère a le rapport le plus direct, à mes yeux, avec l’état de votre âme. On frappe à côté de vous, parce qu’on sait qu’il n’y a pas de meilleur moyen de vous frapper vous-même. Dieu, malgré vos horribles répugnances, vos révoltes, vos ennuis, vous poursuit. Fuyez tant que vous voudrez; il viendra une heure, où vous serez obligée de vous rendre. Je demande à Notre-Seigneur de vous en donner la conviction pendant les grands jours de la Semaine Sainte et de vous transformer, comme il le désire depuis longtemps, en fille généreuse, pénitente et portant sa croix dans une grande obéissance et un grand amour.

Adieu, mon enfant. Je ne puis vous dire combien je souffre avec vous de toutes vos appréhensions.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum