DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 223

6 apr 1874 Paris CHAUDORDY_NOEMI

Ne vous tracassez pas du passé – Quatre conseils qui vous ouvriront la route de la perfection.

Informations générales
  • DR10_223
  • 5002
  • DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 223
  • Orig.ms. ACR, AM 100; D'A., T.D.37, n.4, pp.69-70.
Informations détaillées
  • 1 CONFESSION SACRAMENTELLE
    1 EXAMEN
    1 ORAISON
    1 PENITENCES
    1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
    1 REFORME DU CARACTERE
    1 VERTU D'OBEISSANCE
    2 CHAUDORDY, MADAME
  • A MADEMOISELLE NOEMI CHAUDORDY
  • CHAUDORDY_NOEMI
  • Paris, 6 avril 1874.
  • 6 apr 1874
  • Paris
La lettre

Ma bien chère enfant,

Je ne puis vous dire la joie que m’a faite votre lettre, et combien je suis content de votre sincérité; mais ne vous tracassez pas du passé. Je le prends sur moi, vous pouvez être entièrement tranquille à cet égard. Dieu ne demande rien de plus de vous. Quant à vos doutes, n’en ayez aucun souci. Il y a là des tentations qui tiennent à des causes, dont je me rends parfaitement compte; aussi, il est très peu utile, pour ne pas dire dangereux, de songer à une confession générale. Je vous connais assez pour y voir de très grands inconvénients. Mais ce que je vous demande, c’est:

1° De vous remettre à la méditation;

2° A quelques mortifications dans la journée;

3° A une grande obéissance;

4° A la lutte la plus énergique pour détruire les défauts de votre caractère.

Notez ces quatre points sur un morceau de papier, afin de les relire tous les matins, et, tous les soirs [de] faire un moment d’examen là-dessus. Dans quinze jours, vous me direz quels progrès vous avez faits, et si vous avez avancé ou reculé. Mais ce qui plus que tout me donne une bonne espérance pour vous, ma bien chère enfant, c’est que je crois vous voir écouter plus sérieusement la voix intérieure de Notre-Seigneur. Vous sentez que vous avez assez perdu de temps, votre pensée se fortifie dans la résolution du bien, votre coeur se tourne davantage vers les choses supérieures, vous avez davantage le désir de la perfection, vous avez plus la disposition de la connaître pour la pratiquer; je désire vous y aider, ma fille, avec toute l’affection d’un père, et nous viendrons à bout de faire de vous une bonne chrétienne. J’en serai personnellement bien heureux; car, si je vous aide, je compte aussi que vous m’aiderez pour le peu de bien que je suis capable de faire et que Dieu demande de moi.

Merci des bonnes nouvelles que vous me donnez de Madame votre mère. Bien affectueusement à vous, ma chère Noémi.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum