DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 231

15 apr 1874 Paris GALABERT Victorin aa

Crise gouvernementale – Je vais agir indirectement pour vous – Arras – Beaux résultats du congrès – Le mouvement catholique en Macédoine – Vocations.

Informations générales
  • DR10_231
  • 5014
  • DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 231
  • Orig.ms. ACR, AJ 269; D'A., T.D.32, n.269, pp.251-252.
Informations détaillées
  • 1 ARMENIENS
    1 BULGARES
    1 CONGRES CATHOLIQUES
    1 GOUVERNEMENT
    1 JEUNES RELIGIEUX
    1 LIBERALISME CATHOLIQUE
    1 OBLATES
    1 TURCS
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 BARAGNON, NUMA
    2 BAUDON, ADOLPHE
    2 CHAMBORD, COMTE DE
    2 DECAZES, LOUIS-CHARLES
    2 LARCY, ROGER DE
    3 ARCACHON
    3 ARRAS
    3 BORDEAUX
    3 FRANCE
    3 LYON
    3 MACEDOINE
    3 PARIS
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Paris, 15 avril [18]74.
  • 15 apr 1874
  • Paris
La lettre

Mon bien cher ami,

Je quitte Paris ce soir même et je veux vous dire deux mots: Nous sommes en pleine crise gouvernementale. J’ai assisté à des conversations, où des ministres veulent s’en aller, d’autres veulent rester. Larcy veut partir, ce qui ne plaît guère à Numa Baragnon. C’est bien dommage. Nous ne vivons que par tromperie; ils se mentent les uns aux autres de la plus effroyable façon. Il me semble que le comte de Chambord a bien fait de ne pas vouloir se fourrer au milieu de ce tas d’effrontés menteurs.

Je ne puis rien faire directement pour vous en ce moment, à cause de la position qui m’est faite, mais je puis faire agir indirectement. Je vais faire remettre une note à M. Decazes(1), si je puis surmonter ma répugnance pour cet homme. Quant à Lyon, j’irai y passer huit jours en septembre, et c’est alors que nous verrons de donner un bon coup bien préparé(2). Les Turcs me font l’effet de profiter de notre faiblesse, et nous méritons bien qu’ils se moquent de nous(3); pourtant c’est tout de même humiliant.

Je suis arrivé hier d’Arras, où j’ai été très satisfait de la manière dont quelques jeunes Frères s’y sont développés. Ils ont besoin de ne pas perdre de temps, ce à quoi la paresse les inclinerait assez; mais ce sont des enfants, et il faut avoir un peu compassion des enfants.

Je pars ce soir pour Bordeaux. Je serai bien aise de voir M. Baudon, retenu à Arcachon pour sa santé. Je veux lui rendre [compte] du Congrès, qui a eu lieu la semaine dernière. Les résultats en ont été très beaux, et je crois qu’il est important d’améliorer cette institution. Vous avez pu voir par les journaux que nous avons fait de longues choses. J’espère que le temps les fécondera, du moins les plus importantes. Les catholiques libéraux ont été battus à plate couture, ils ne s’en relèveront pas.

Puisque vous n’avez pas besoin de l’argent que je vous avais annoncé, je le tiendrai en réserve pour plus tard. Que deviennent donc les villages de Macédoine qui voulaient se faire catholiques? Je vous conjure de faire prier nos Frères et les Oblates, pour obtenir quelques bonnes vocations de jeunes prêtres. J’ai trouvé ici cinq ou six(4) jeunes ecclésiastiques, dont j’espère assez. Mais que de difficultés pour ne pas se tromper sur les choix!

Adieu, et tout à vous du fond du coeur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Il s'agit sans doute d'alerter le ministère des Affaires étrangères sur le mouvement bulgare. En effet, d'après une lettre de Galabert du 1er avril, il semble -par suite sans doute des déceptions éprouvées dans l'affaire des Arméniens, qui n'a pas eu l'issue espérée (v. *Lettre* 4927, n.3)- que l'ambassade de France a reçu l'ordre de se désintéresser des affaires religieuses. Elle use donc d'une voie indirecte, et le secrétaire de l'ambassadeur a demandé à Galabert d'écrire à Baragnon pour l'éclairer et éclairer le gouvernement sur la question. Le ministre est le duc Decazes.
2. Pour obtenir un subside de la Propagation de la foi.
3. Par leurs promesses non tenues dans l'affaire des Arméniens.
4. Les T.D. ont lu *dix*.