DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 243

9 may 1874 Nîmes BARAGNON_NUMA

Il propose trois noms pour la succession de l’évêque de Nîmes et marque sa préférence pour l’abbé de Broglie.

Informations générales
  • DR10_243
  • 5027
  • DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 243
  • Orig.ms. ACR, AL 50; D'A., T.D.34, n.49, pp.180-181.
Informations détaillées
  • 1 EVEQUE
    1 JURIDICTION EPISCOPALE
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 BESSON, LOUIS
    2 BOYER, FERDINAND
    2 BROGLIE, ALBERT DE
    2 BROGLIE, AUGUSTE DE
    2 COMBAL, PAUL-MATTHIEU
    2 GERVAIS, PIERRE-MARIE
    2 GUIOL, LOUIS-HIPPOLYTE
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    3 BESANCON
    3 BORDEAUX
    3 MARSEILLE
    3 NIMES
    3 NIMES, DIOCESE
    3 PARIS
  • A MONSIEUR NUMA BARAGNON
  • BARAGNON_NUMA
  • Nîmes, le 9 mai 1874.
  • 9 may 1874
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Mon cher ami,

Vous m’avez promis une longue lettre de Paris, je l’attends, mais je ne suis pas surpris que vous n’ayez pas eu le temps de l’écrire. Mais j’ai à causer d’une très grosse affaire avec vous. L’évêque de Nîmes est très gravement malade. Combal l’a vu trois fois, depuis moins de huit jours. Son mal est une pneumonie compliquée; il y a plus de chances pour la mort que pour la guérison. Dans cet état, on me fait une obligation de préparer une succession. J’ai pensé à deux noms que je prononce, au cas où le troisième ne voudrait pas accepter. C’est: 1° M. l’abbé Gervais, v[icai]re g[énér]al de Bordeaux; 2° M. Guyol, ancien grand-vicaire de Marseille. Mais après y avoir bien réfléchi et vous avoir conjuré d’écarter, pour Nîmes, M. Besson, de Besançon, savez-vous qui je demanderais? L’abbé de Broglie. Il ne partage pas mes opinions, mais c’est un saint, occupé de bonnes oeuvres. Après un évêque de combat, peut-être faut-il un évêque de charité. Vous pouvez assurer votre duc(1) que, dans le peu que je puis, j’aiderais son frère. Je me retirerais, je resterais pour un temps, peu importerait, pourvu qu’on fût convaincu que je l’entourerais du peu que je puis dans le diocèse. Ce nom fera parler. Je prendrais les hurlements pour moi; le tout est qu’il consente à être nommé. Je le connais peu, quoique je lui aie donné à déjeûner, au temps où le P. Vincent de Paul était à Nîmes. Je présume qu’il s’occupera peu de politique. Je crois qu’il fera mieux en s’occupant de sanctifier son diocèse. Dans tous les cas, qu’on soit assuré que malgré les abîmes qui me séparent du frère aîné, l’abbé de Broglie(2), s’il ne casse pas les vitres avec moi, aura en ma personne le prêtre le plus dévoué. S’il en cassait, eh! bien, j’en casserais quelques-unes.

Il n’y a pas péril à la demeure, puisque Mgr de Nîmes est encore vivant. Mais je suis convaincu, et vous l’êtes comme moi, j’en suis sûr, qu’une vacance épiscopale à Nîmes ne saurait se prolonger sans danger.

Adieu. Je vous embrasse bien tendrement.

E.D’ALZON.

On m’annonce Ferdinand Boyer(3). Je ne lui dirai pas un mot de ceci, bien entendu.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Le duc Albert de Broglie n'est plus chef du gouvernement que pour quelques jours. Son cabinet tombera le 16 mai.
2. Sur l'abbé Auguste de Broglie (1834-1895), voir *Lettre* 2037, n.2. Il ne devint pas évêque, pas plus que MM. Gervais et Guyol.
3. Député du Gard comme Baragnon.