DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 269

20 jun 1874 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Les lenteurs du P. Hippolyte – La maison que l’évêque vous réserve à Montpellier – Ses dispositions à votre égard – Son succès – Un désir démesuré de vous voir.

Informations générales
  • DR10_269
  • 5054
  • DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 269
  • Orig.ms. ACR, AD 1666; D'A., T.D.24, n.1182, pp.213-214.
Informations détaillées
  • 1 ERECTION DE MAISON
    1 GESTION FONCIERE
    1 NOTRE-DAME DES CHATEAUX
    1 RELATIONS DU PERE D'ALZON AVEC LES ASSOMPTIADES
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 REVENUS DE PROPRIETES
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 HORE, MARIE DE L'INCARNATION
    2 KELLY, MARIE-ROSALIE
    2 MALBOSC, FRANCOISE-EUGENIE DE
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    2 VITTE, PIERRE-FERDINAND
    3 LYON
    3 MONTPELLIER
    3 NOUVELLE-CALEDONIE
    3 PARAY-LE-MONIAL
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, le 20 juin 1874.
  • 20 jun 1874
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

Je ne puis vous dire combien je souffre des lenteurs du P. Hippolyte, je vous promets de prendre des arrangements sérieux pour que les choses s’arrangent autrement(1); mais d’ici à quelque temps je suis réellement attrapé. Comprenez-vous qu’il ait mis sur la propriété, dans les douze derniers mois, plus de 22.000 francs de frais d’exploitation? Malgré l’augmentation des journées, si ce n’était pas lui, je dirais qu’on m’a volé, ce que je ne crois certes pas. Mais que fait-il?

Mgr de Cabrières est venu tout exprès passer une demi-journée pour me montrer les plans de la maison qu’il vous cèdera à perpétuité, moyennant 11.000 francs. Ajoutez que si dans la maison réservée à l’aumônier vous voulez quelques pensionnaires, vous aurez des sommes considérables. Quant à la partie réservée aux religieuses, vous aurez un très grand logement, un jardin peu étendu, mais séparé par une rue peu passante du jardin de la Visitation; ce qui assurera de l’air. Je voudrais bien que vous pussiez écrire à ce bon évêque une lettre d’acceptation. Il est bien entendu que si vous quittiez jamais la maison par le fait de votre volonté, vous reprendriez vos 11.000 francs.

Profitez du moment. Il a un succès phénoménal, on lui porte des malades à guérir. Je ne sais s’il vous a dit que, supposé que vous eussiez quelques élèves malades à qui le séjour de Montpellier fût nécessaire, vous les feriez étudier sans difficulté. Il voulait même vous autoriser à ouvrir des cours pour des jeunes personnes, je l’ai engagé à ajourner cette idée. Vous aurez des sujets, vous aurez des écus, vous ferez du bien, vous nous aiderez à en faire. Quant à la Mère Fr[ançoise]-Eugénie, si vous ne pouvez l’envoyer de suite, envoyez une autre supérieure pour quelque temps, pourvu qu’elle vienne volontiers.

J’ai un désir démesuré de vous voir. Ah! si vous n’étiez pas fatiguée, je vous dirais: « Trouvez-vous à Paray-le-Monial mardi; j’y arrive à 3 heures; nous passerons la soirée, mercredi et jeudi matin ensemble; de là vous iriez à Lyon ». Mais avant tout ne vous fatiguez pas.

Que je vous plains des ennuis que vous cause Soeur M. de l’Incarnation(2)! Si vuol pazienza, comme disent les Italiens. Je prierai bien pour vous à Paray. Tandis que nous suffoquons ici, aux Châteaux il grêle, il neige, il gèle.

Bien vôtre, ma chère fille, en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Mère Marie-Eugénie a écrit le 16 juin : "Au fait, le prêt fait en 1866 devait, d'après les conventions que j'ai, être remboursé au plus tard en 1868. Ce n'est pas bien au P. Hippolyte de me promener depuis ce temps uniquement par ce que je n'ai pas demandé d'intérêts, et qu'il trouve plus lucratif de rembourser ceux à qui il en paie." - Sur ce prêt v. *Lettre* 2768, n.2 (12 mars 1866).
2. Partie en octobre précédent pour la Nouvelle-Calédonie. Mgr Vitte souhaitait son rappel. D'autre part une des deux autres Soeurs de la Mission, Sr M.-Rosalie, est dans un état désespéré. Atteinte de phtisie, elle mourra très saintement, le 19 août.