DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 285

8 aug 1874 Bétharram BAILLY_EMMANUEL aa

L’heureuse situation morale des Châteaux – Frères convers – Le travail des enfants et du Fr. Polycarpe – Insecticide – Varia.

Informations générales
  • DR10_285
  • 5075
  • DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 285
  • Orig.ms. ACR, AI 245; D'A., T.D.31, n.244, pp.209-210.
Informations détaillées
  • 1 ALUMNATS
    1 FRERES CONVERS
    1 FRERES CONVERS ASSOMPTIONNISTES
    1 NOTRE-DAME DES CHATEAUX
    1 RESIDENCES
    1 RETRAITE SPIRITUELLE
    1 TRAITEMENTS A PAYER
    1 TRAVAIL MANUEL
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 DESCAMPS, PIERRE
    2 HUDRY, POLYCARPE
    2 TURINAZ, CHARLES-FRANCOIS
    3 CHAMBERY
    3 LYON
    3 MOUTIERS
    3 PARIS
    3 SAVOIE
    3 TARENTAISE
  • AU PERE EMMANUEL BAILLY
  • BAILLY_EMMANUEL aa
  • Bétharram par Nay, Basses-Pyrénées, le 8 août 1874.
  • 8 aug 1874
  • Bétharram
La lettre

Cher ami,

Vous me comblez de joie en m’apprenant l’heureuse situation morale de la petite communauté des Châteaux. Que si la Savoie a un faible contingent, tant pis pour la Savoie! Et la réponse que vous dites avoir faite est excellente(1). On ne veut ni argent ni enfants de ceux qui ne veulent donner ni l’un ni l’autre.

La question des Frères convers est très importante, en effet. Seulement aurez-vous assez de logement dans la nouvelle maison pour les enfants(2)? J’entre dans les idées du provincial de Chambéry. Les Maristes font la même chose pour les Frères convers de leur Congrégation(3). Mais si les Capucins sont bien disposés, ce n’est pas une raison pour que d’autres Ordres le soient, et, selon moi, le plus prudent est de voir venir. Quand on viendra, nous accepterons, mais n’allons pas trop vite(4).

Le doute du P. Pierre est facilement résolu(5). Il est évident que si les enfants ne travaillaient pas aux constructions, si le Fr. Polycarpe n’était pas là, il faudrait payer l’ouvrage. D’autre part, les enfants et le Fr. Polycarpe en feraient d’autre. Donc on peut les considérer comme des ouvriers et les payer au prorata, en les payant un peu moins, mais en les payant. Je dis de même des matériaux, comme bois de charpente, etc. Je ne suis pas étonné que la propriété vous rapporte, un jour, le 15 et le 20 pour 100 de ce que vous l’avez payée; seulement il faut la bien entretenir.

Pour les insectes, il y a la poudre insecticide, qui, si elle empêche la surexcitation, donne un repos favorable à l’esprit.

Rien ne vous oblige d’aller à Moûtiers, si un celebret vous suffit. Donnez-moi des nouvelles du pèlerinage du P. Pierre. Adieu, priez pour ma retraite qui finira le jour de l’Assomption.

Tout à vous en N.-S.

E.D’ALZON.

Mille tendresses aux religieux et aux enfants. Le P. Pierre peut venir au Congrès de Lyon.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. "... pour aller au devant des désirs de Mgr qui a manifesté la crainte qu'on dégarnisse son petit séminaire ... nous donnons la préférence à des enfants qui ne sont pas de son diocèse" répondait-on à ceux qui s'étonnaient du peu d'enfants originaires du diocèse de Tarentaise (lettre d'E. Bailly du 1er août).
2. Les conditions existent, disait Emmanuel, pour le développement aux Châteaux d'un excellent noviciat de frères convers.
3. Ne faire faire les voeux aux frères convers qu'après leur retour du service militaire.
4. Aux Châteaux on a admis des enfants se destinant à l'ordre des Capucins. Devant les bonnes dispositions de ces derniers, Emmanuel se demandait si on ne pouvait pas offrir les mêmes services aux Dominicains de la province de Lyon et aux Franciscains de Paris.
5. La main d'oeuvre des enfants et des frères convers pouvait-elle être comprise dans la dépense du bâtiment et payée par les sommes allouées exclusivement pour bâtir ?