DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 327

28 oct 1874 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Névralgies – Ne pourrait-il accepter à Nice l’appartement qu’elle lui a offert à Paris ? – Ses résolutions – Les entretiens de Nîmes – Le noviciat ira à Paris.

Informations générales
  • DR10_327
  • 5120
  • DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 327
  • Orig.ms. ACR, AD 268; D'A., T.D.24, n.1190, pp.220-221.
Informations détaillées
  • 1 ALUMNATS
    1 BATIMENTS DU NOVICIAT
    1 ESPRIT RELIGIEUX
    1 MALADIES
    1 NOMINATIONS
    1 NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
    1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
    1 VENTES DE TERRAINS
    1 VOCATION SACERDOTALE
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 GOUY, MARIE DU SAINT-SACREMENT DE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    3 AUTEUIL
    3 MONTMAU
    3 NICE
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 ROME
    3 VIGAN, LE
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, 28 oct[obre 18]74.
  • 28 oct 1874
  • Nîmes
La lettre

Ma bien chère fille,

Qu’il y a longtemps que je ne vous ai écrit! J’ai assez souffert, il est vrai, et j’étais fatigué de mes névralgies. Il me semble que cela tend à passer. J’ai commencé à sortir depuis deux jours(1). Vous avez eu l’extrême bonté de me proposer un appartement à Paris. Voulez-vous me permettre de l’accepter à Nice? Il me semble qu’il était convenu que nous y irions ensemble. Seulement, je resterais un peu plus que selon mes premiers plans, quoique pas autant que le P. Picard le voudrait. Mais pour l’hiver Nice me va mieux(2).

J’ai pris courageusement mon parti de ne plus prêcher de très longtemps, de devenir un homme de prière, autant que j’en suis capable, de me retirer de beaucoup de choses, de vivre en vrai religieux. Nous avons eu, ici, entre le P. Picard, le P. Hippolyte, le P. Emmanuel et moi, des conversations très sérieuses et qui, je l’espère, porteront leur fruit(3). Le P. Hippolyte va enfin pousser à la vente de Montmau. Du reste, (mais ceci est un secret absolu), le P. Hippolyte quitte Le Vigan; il sera à Paris avant quinze jours(4). Au printemps notre noviciat s’installe à Paris, mais on attendra le retour du P. Picard; celui-ci va évidemment beaucoup mieux.

Nous avons aussi parlé des alumnats. Evidemment ils sont pour nous la très grande préoccupation. D’ici à sept ans, nous serrons nos voiles, à moins que Dieu ne nous envoie quelques prêtres, comme il nous en faudrait pour soutenir le poids d’un travail écrasant.

Je m’arrête pour aujourd’hui, mais croyez que je suis bien tendrement touché de ce que vous voulez bien me faire dire(5).

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. En janvier-février déjà le P. d'Alzon a souffert de fortes névralgies. Cela a recommencé en octobre. Et, s'il y a un creux dans sa correspondance entre le 17 et le 28 octobre, cela s'explique en partie par le caractère aigu de ses crises à ce moment. Le 21 octobre notamment, il a eu un accès de fièvre qui a effrayé son entourage. Il a fallu le veiller (lettres diverses). Le 23 cependant toute crainte avait cessé. Mère M.-Eugénie alertée offrait un appartement à Auteuil pour qu'il s'y repose.
2. Le P. Picard va quitter Nîmes pour Nice le lendemain. Il y restera jusqu'au 26 avril, date à laquelle il partira pour Rome. Mère M.-Eugénie arrivera à Nice le 1er décembre et le P. d'Alzon le 7. La première y séjournera une quinzaine de jours, le second jusqu'au 27 janvier.
3. Il était prévu que les entretiens commenceraient le 26. Ce jour-là le P. Picard a écrit à Sr Marie du Saint-Sacrement : "Les forces du P. d'Alzon reviennent et les accès n'ont plus reparu".
4. Vincent de Paul au P. d'Alzon : "Le P. Hippolyte m'écrit une lettre où il m'annonce son arrivée et me parle de ce qui arrive en saint religieux à tous les points de vue. Il me dit qu'il vient pour obéir et servir dans les termes les plus touchants..."(4 novembre).
5. C'est au P. Picard que Mère Marie-Eugénie a fait part de ses inquiétudes; c'est à lui qu'elle a offert pour le P. d'Alzon un séjour à Auteuil et fait part des prières de la communauté pour son rétablissement : "nous commençons aujourd'hui à dire ensemble les litanies de la Sainte Vierge, outre ce que chacune dira en son coeur au bon Dieu" (23 octobre).