DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 345

27 nov 1874 Nîmes CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Donner aux Oblates la mission d’obtenir par leurs prières des vocations aux religieux de l’Assomption.

Informations générales
  • DR10_345
  • 5142
  • DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 345
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR AH 422; D'A., T.D.30, n.436, pp.245-246; QUENARD, pp.236-237.
Informations détaillées
  • 1 APOSTOLAT DE LA PRIERE
    1 ASSOMPTIONNISTES
    1 MISSIONNAIRES
    1 MISSIONS ETRANGERES
    1 OBLATES
    1 SERMONS
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 DANZAS, ANTONIN
    2 DIANE D'ANDALO, BIENHEUREUSE
    2 JOURDAIN DE SAXE, BIENHEUREUX
    3 BOLOGNE, COUVENT DE SAINTE-AGNES
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Nîmes, le 27 novembre 1874.
  • 27 nov 1874
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Ma bien chère fille,

Je ne sais pourquoi je comptais sur votre visite, mais peut-être est-il meilleur que vous ne soyez pas venue. Je vous écrirai ce que je vous aurais dit.

Depuis quelque temps, je suis préoccupé de donner aux Oblates une mission plus spéciale par rapport aux religieux et aux oeuvres de l’Assomption. Or, en lisant dans les Etudes du P. Danzas sur les temps primitifs des Dominicains(1), ce qu’il dit sur le bienheureux Jourdain de Saxe, je trouve qu’il avait fondé à Bologne le couvent de Sainte-Agnès destiné surtout à obtenir des vocations à l’Ordre de Saint-Dominique. Il écrit sans cesse à la bienheureuse Diane, supérieure de ce couvent, pour lui apprendre les recrues qu’il a faites, grâce, dit-il, aux prières de ses filles(2). Il la conjure de continuer en même temps de remercier Dieu de tous les novices qui prennent l’habit. Pourquoi ne vous proposeriez-vous pas un but semblable? Car si vous avez été fondées pour être nos auxiliaires dans les missions, vous devez demander pour nous de saints missionnaires, et si par vos prières, vos pénitences, vos communions, vos bonnes oeuvres, vous toutes, mes filles les Oblates, vous établissez avec nous de plus intimes liens de famille, ne peut-on pas espérer que Dieu en sera glorifié? Ceci me préoccupe depuis quelque temps. Ce que je vous dis est un germe. S’il vient de Dieu, il se développera peu à peu et donnera de grands fruits, grâce à la bénédiction d’en-haut.

Pensez-y bien, vous m’en direz votre avis. Les Oblates me font l’effet d’être à un moment très important de leur formation(3). Je désire ne pas me tromper, mais si elles commencent bien l’année ecclésiastique avec l’Avent, elles ne peuvent que grandir de façon à être réellement bénies de Dieu.

Adieu, mon enfant. Le P. Emmanuel vous donnera la réponse à vos demandes. A dimanche.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Antonin DANZAS O.P., *Etudes sur les temps primitifs de l'ordre de saint Dominique*, Poitiers 1873.
2. Le bienheureux Jourdain de Saxe et la bienheureuse Diane d'Andalo vécurent tous deux au 13e siècle.
3. Grâce aux notes d'une Soeur, nous avons le texte de cinq instructions données aux Oblates par le P. d'Alzon du 20 novembre au 8 décembre 1874. Citons-en les premières lignes : "Je me propose de temps en temps de venir vous faire quelques instructions pour remplacer celles que je vous adressais après la messe, lorsque vous étiez dans l'autre maison. En vous parlant ainsi cela me permettra d'aborder certains sujets très pratiques mais qui, étant un peu familiers, ne peuvent pas se traiter dans une chapelle" (CN 16, p.51). Sur cette série d'instructions, qui se continua au-delà de 1874, voir *Un maître spirituel*, p.173-174.