DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 354

• DR10_354
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• DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 354
• Orig.ms. ACR, AH 47; D'A., T.D.28, n.397, pp.34-35.

• 1 COMITES CATHOLIQUES
  1 MALADIES
  1 NOVICES ASSOMPTIONNISTES
  1 NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
  2 BICHERY
  2 BOUVY, EDMOND
  2 DUMAZER, ALEXIS
  2 FERUSSAC, HENRI DE
  2 GIRARD, ABBE
  2 PICARD, FRANCOIS
  2 VICTOR, POSTULANT
  3 MEAUX
  3 NICE
  3 NICE, VILLA ESCOFFIER
  3 PARIS
  3 VERSAILLES
• AU PERE VINCENT DE PAUL BAILLY
• BAILLY_VINCENT de Paul aa
• Nice, 18 décembre [18]74.
• 18 dec 1874
• Nice

Cher ami,

Vous êtes bien et dûment prévenu que l’on vous attend à Nice. Si vous n’arrivez pas, malheur à vous. Evidemment, vous partirez après Noël le plus tôt que vous le pourrez. Qui vous retiendrait? Vos pénitents seront absous, vos sermons prêchés. Vos articles? Mais vous les ferez ici. Vous aurez de longues heures de repos, vous développerez les nouvelles Férussac(1). Ce sera une satisfaction universelle de lire vos premiers-Paris(2), écrits en face de la mer bleue, du ciel bleu, des montagnes blanches de neige et des roses. Ah! les roses! Vous en parerez vos joues.

Le P. Picard est un peu essoufflé. C’est ma faute, je l’ai fait monter au second; mais patience, je le laisse au rez-de-chaussée. Préparez-nous un beau noviciat(3). Au mois d’octobre, vous aurez au moins 8 novices avec le P. Alexis; le P. Picard remplira là d’importantes fonctions. Enfin ce sera très beau. Donc préparez, préparez.

Ne pourriez-vous pas préparer aussi des novices? Quelques-uns de votre choix ne feraient pas mal dans l’ombre ou la lumière, comme il vous plaira. S’ils déplaisent, on les traitera comme le Fr. Victor; surtout plus de domestiques. Le P. Picard a dû vous écrire que le Bichery n’avait pas besoin d’exeat, qu’il n’avait besoin que de lettres testimoniales(4), qu’il demanderait quand il serait chez nous. Le supérieur du grand-séminaire de Meaux n’a-t-il pas voulu me menacer de refuser pour Bouvy les lettres dimissoriales? Je lui ai répondu que nous ne comptions pas les demander. Sera-t-il abasourdi?

Enfin ne comptez pas sur mon voyage à Paris en janvier ou février. Obligé de ne rien faire, je préfère attendre qu’il fasse moins froid, afin de cultiver mes dents, arracher les vieilles, en planter de neuves, en un mot radouber mon ratelier. A côté de cela, le temps s’avance avec une effroyable rapidité. J’avance avec ou sans dents vers le cimetière. Ah! qu’il importe que je me tienne prêt! Priez pour que je ne sois pas trop malpropre le jour de mon enterrement.

Sur ce, je vous souhaite une bonne année. Totus tibi.

E.D’ALZON.

Les bruits du monde et de la mer n’arrivent pas jusqu’à la villa Escoffier.