DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 357

22 dec 1874 Nice MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Votre voyage – Mlle Stéphanie – Une vraie marmotte – L’évêque de Nice vous a demandée – Les quelques bons jours que nous avons passés ensemble.

Informations générales
  • DR10_357
  • 5158
  • DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 357
  • Orig.ms. ACR, AD 1674; D'A., T.D.24, n.1193, pp.222-223.
Informations détaillées
  • 1 MALADIES
    1 RELATIONS DU PERE D'ALZON AVEC LES ASSOMPTIADES
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 REPOS
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    1 VOYAGES
    2 COMMARQUE, MARIE-THERESE DE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 SOLA, JEAN-PIERRE
    2 STEPHANIE, MADEMOISELLE
    3 AUTEUIL
    3 LYON
    3 NICE
    3 NIMES
    3 PARIS
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nice, 22 décembre [18]74.
  • 22 dec 1874
  • Nice
La lettre

Comme vous avez dû souffrir de Nîmes à Paris, ma chère fille! car si déjà la température est si différente à Nîmes de celle de Nice, que doit-ce être de Nîmes à Paris? Ici il gèle toutes les nuits, quoique depuis hier les journées soient très belles.

Le départ de Mlle Stéphanie a causé à la Mère M.-Thérèse les plus vives angoisses; elle ne savait qui envoyer pour l’accompagner à Nîmes, et pourtant du moment que la mère avait donné son consentement, le P. Picard insistait pour qu’elle allât vous trouver. Nous avons bien présumé que probablement elle ne vous retrouverait plus, mais que quelqu’un l’accompagnerait à Paris. Enfin vous l’avez en ce moment, supposé que vous l’ayez attendue(1).

Le séjour de Nice m’est très bon comme repos. Je sens la détente qui peu à peu s’opère; aussi suis-je une vraie marmotte, je dors toujours. Au sommeil succédera un retour de forces, si Dieu veut me les rendre. Vous a-t-on dit que l’évêque de Nice(2) était venu me voir, le jour de votre départ? Il vous demanda aussi. La pauvre Mère M.-Thérèse a eu un lumbago qui l’a toute recourbée; elle va et vient, mais qu’elle est affaissée! Le P. Picard me semble aller mieux. Figurez-vous que monter dans mon cabinet lui donnait des étouffements? Il a été bien aisé pour moi de rester en bas, quand je voulais lui parler.

Et moi aussi, ma chère fille, j’ai trouvé bien bons les quelques jours que nous avons passés ensemble. Dieu permet ces occasions de se retrouver dans une intimité plus prolongée, afin de permettre aussi qu’on sente un peu plus l’appui qu’on se prête réciproquement pour ses oeuvres et pour une sanctification réciproque. Je chanterai la messe de minuit devant vos Soeurs, et comme je crois que c’est le moment du renouvellement des voeux, cette messe sera pour toute votre Congrégation et pour sa Mère.

Adieu, ma chère fille. Bien tendrement vôtre en Notre-Seigneur.

E.D’ALZON.

Vous savez que l’évêque de Nîmes ne vient pas.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Mère M.-Eugénie a attendu Stéphanie à Lyon, où il faisait bien froid, pendant 24 heures et elles sont arrivées ensemble à Auteuil.
2. Mgr Sola.