DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 378

28 dec 1874 Nice VARIN_CECILE

Mes petits bergers de l’alumnat – Comment féconder votre repos quelque peu forcé – Vieille fille ou sainte fille.

Informations générales
  • DR10_378
  • 5184
  • DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 378
  • Orig.ms. ACR, AP 139; D'A., T.D.40, n.7, pp.246-247.
Informations détaillées
  • 1 ALUMNATS
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 RENOUVELLEMENT
    1 REPOS
    2 JOURDAN, RAPHAEL
    2 VARIN, MADAME J.-B.-FELIX
  • A MADEMOISELLE CECILE VARIN D'AINVELLE
  • VARIN_CECILE
  • Nice, 28 décembre [18]74.
  • 28 dec 1874
  • Nice
La lettre

Je vous envoie mes voeux de bonne année, ma chère enfant, en échange de vos voeux de bonne fête. Cette fête, quoique [je fusse] éloigné de mon peuple de l’Assomption, a eu son charme pour moi. J’ai pu dire la messe de minuit et y communier 15 petits bergers, mes enfants de l’alumnat qui seront, je l’espère, un jour des pasteurs dans l’Eglise. J’avais quelques pensionnaires, les religieuses et une douzaine de petites orphelines élevées par les dames de l’Assomption. Mais mes petits bergers surtout me tenaient à coeur. Il y a parmi eux des Parisiens, des Niçois, des Nîmois, des Savoyards, des Alsaciens, enfin de tous les pays. Dieu les aime, c’est évident, et je crois qu’ils aiment bien le bon Dieu.

Quant à vous, ma chère enfant, il me semble que vous êtes admirablement menée par N.-S., qui vous bénit en vous faisant passer de l’action au repos. Rendez ce repos fécond par la prière et par le sacrifice de vos goûts, par un peu de pénitence, par l’étude de vos défauts à extirper, des vertus à acquérir. Qui sait si cette solitude forcée n’est pas voulue de Notre-Seigneur pour vous faire établir de nouveaux rapports avec lui dans l’intimité de l’oraison, dans les lumières qu’il vous accordera, dans les grâces dont il vous fortifiera? Vous êtes entre deux chemins: celui de la vieille fille et celui de la sainte fille, de la vierge chrétienne qui dans le monde porte le parfum de vertus aimables et attire par son influence comme inaperçue les âmes à Dieu. Vous posez le pied dans un monde nouveau, si vous le voulez. Dieu vous donne du temps pour vous orienter, profitez-en et avancez.

Veuillez présenter mes voeux à Madame votre mère. Par économie je vous charge d’un mot pour le P. Raphaël.

Bien vôtre en N.-S., ma chère enfant.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum