DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 28

• DR11_028
• 5220
• DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 28
• Orig.ms. ACR, AD 1678; D'A., T.D.24, n.1197, pp.226-227.

• 1 ALUMNATS
  1 ESPRIT DE L'ASSOMPTION
  1 FIDELITE A LA GRACE
  1 GRACES
  1 JARDINS
  1 MALADIES MENTALES
  1 MEDITATIONS AUX AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
  1 MORT
  1 PREDICATION
  1 REPOS
  1 SALUT DES AMES
  1 SAUVEUR
  1 SCRUPULE
  1 SUPERIEURS ECCLESIASTIQUES
  2 BAILLY, MARIE
  2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
  2 BINET, MARIE-IMELDA
  2 BOLZE, MARIE DE L'ANNONCIATION
  2 HORE, MARIE DE L'INCARNATION
  2 JEAN-LOUIS, CULTIVATEUR
  2 LOUIS, JARDINIER
  2 PICARD, FRANCOIS
  2 ROURE, MARIE-CLEMENCE
  3 LONDRES
• A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
• MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
• Nice, 17 janvier [18]75.
• 17 jan 1875
• Nice

Je viens de dire la messe pour vous, ma chère fille, et j’ai demandé à Jésus Sauveur de vous sauver de la manière la plus surabondante, de vous rendre sauveur des âmes qui vous sont confiées, et de leur apprendre, comme Jésus aux apôtres, de préparer pour plus tard des sauveurs qui vous remplacent.

Je suis moins attristé de la mort de Soeur Imelda(1), que pourtant je regrette bien, que de l’état de Soeur Marie de l’Incarnation. Je ne crois pas que le P. Picard voie entièrement comme moi. Mon opinion bien arrêtée est celle-ci: envoyez-la à Londres; là, elle s’adressera à l’autorité ecclésiastique, qui agira comme elle l’entendra; vous, vous n’avez qu’à vous tenir en dehors. Si l’autorité vous consulte, vous répondrez, mais ne prendrez pas l’avance. Si en vous quittant, au lieu d’aller à Londres, elle va chez elle, c’est son affaire. Je la crois, pour mon compte, une fille perdue par sa coquetterie et son commencement de folie. C’est peut-être le dernier point, très réel à mes yeux, que vous devez le plus développer, si l’on vous consulte.

Le P. Vincent de Paul part demain(2). Le repos lui a fait un bien immense. J’en juge par la vie de ses conversations qui est tout autre qu’à son arrivée. Il part heureux d’avoir vu l’alumnat, et, il faut convenir que c’est bien une charmante fondation. A présent il craint qu’ils ne soient trop bien. Le bon Père fait les théories les plus mirobolantes sur les bénédictions que Dieu nous accorde, et il est sûr qu’il nous en verse à flots. Ah! si nous pouvions arriver à correspondre à tout ce qu’il nous demande!

Je reste encore quelques jours, mais vraiment j’en ai du scrupule, car je pourrais sans difficulté me remettre au travail. J’emploie mon temps à continuer les Méditations que je prépare pour nos religieux(3). J’y mets notre esprit autant que je le comprends, mais c’est surtout pour des religieux. Je voudrais avant de mourir consacrer quelques jours à terminer ce travail, qui serait au moins pour les jeunes une prédication quotidienne.

Soeur M.-Clémence se tue. Je ne puis pas m’en plaindre, puisqu’elle est parfaite pour nous, mais un sujet si précieux a besoin d’être conservé.

Le P. Picard fait travailler la portion de jardin que vous avez bien voulu céder à l’alumnat. Sur la parole de Louis et de Jean-Louis, notre vieux cultivateur, il va faire une petite pépinière, la bonne Soeur Marie de l’Annonciation(4) trouvant qu’il ne peut y en avoir dans le bas de votre terrain, si différent pour la qualité du haut.

Adieu, ma fille. Je n’en finirais pas, si je voulais vous remercier du bon temps que je vous dois. Bien vôtre en Notre-Seigneur.