DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 30

• DR11_030
• 5222
• DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 30
• Orig.ms. ACR, AI 262; D'A., T.D.31, n.261, pp.221-222.

• 1 ALUMNATS
  1 EXAMEN DES CANDIDATS
  2 ANDOLI, FRANCOIS
  2 ARNAL, EPHREM
  2 BRUN, HENRI
  2 FERRARI, SERAPHIN
  2 GARNIER, PAUL-MARIE
  2 LAURENT, CHARLES
  2 LEBRUN, CAMILLE
  2 LERAY
  2 MOREL, PIERRE-BAPTISTE
  2 PEGLION, LOUIS-GAUDIEN
  2 PICARD, FRANCOIS
  2 SOUCHON
  3 ARRAS
  3 LAVAGNAC
  3 NICE
  3 PARIS
  3 SOSPEL
  3 VIGAN, LE
• AU PERE EMMANUEL BAILLY
• BAILLY_EMMANUEL aa
• Nice, 21 janvier [18]75.
• 21 jan 1875
• Nice

Cher ami,

Je viens de passer une heure avec le P. Picard et le P. Pierre-Baptiste à éplucher les dossiers des postulants à l’alumnat. Je vous envoie une note affreuse de rédaction, mais nous avons une vraie tempête, et le P. Picard n’en peut plus, moi pas davantage. C’est pourquoi je ne sais ce que j’écris.

Je vous propose pour Le Vigan 4 ou 5 enfants. Deux partiraient [tout] de suite, si on les veut: Péglion(1), déjà à l’alumnat de Nice, et un sien compatriote de Sospel, dont l’examen a été excellent, dit le P. Pierre-Baptiste. Andoli, niçois, irait avec eux ou partirait au printemps avec le petit niçois Ferrari et un autre de Sospel, si vous le voulez. En avez-vous assez au Vigan? Souvenez-vous qu’on peut vous en envoyer de Paris. J’ai fait une note pour le P. Brun, que j’intercale ici. Voyez si elle peut être comprise. Ce qu’on fait faire à ces enfants pour le travail du jardin, en les excitant, est incroyable; je l’ai vu encore cet après-midi.

Décidément après une nouvelle conversation, je vous propose:

1° Andoli, 15 ans, en sixième, un peu paresseux, mais excellent caractère, bon, naïf. Il est de Nice, et le père craint qu’un frère aîné ne lui donne de mauvais conseils. Jusques à aujourd’hui il est parfaitement sûr, il est à l’alumnat depuis le commencement.

2° Péglion, de Sospel, jolie petite tournure, charmante voix à former, des moyens assez, 12 ans, travaillant beaucoup, bon examen de classe à Noël, très aimé du P. Pierre-Baptiste.

3° Un enfant de Sospel, comme Péglion, -c’est un pays de montagne- bons certificats, on lui a fait subir un excellent examen, 14 ans. Il passera huit jours ici, puis on vous l’enverra.

Ce serait dans huit ou dix jours que ces enfants partiraient, l’alumnat de Nice sera comble à ce moment. On vous réserve un petit Niçois, mais à cause de sa santé on l’enverra au printemps. Il est plein de moyens, a fait deux ans de latin. Les parents ne se sont mariés qu’après sa naissance, mais il est légitimé. Seulement on préfère qu’il soit loin de Nice. Figurez-vous que de Sospel, en dehors de Péglion, on nous en a proposé onze; nous n’en avons pris que deux qui réellement sont très bien. Le second viendra au Vigan, si vous le voulez.

J’ai déchiré ma note au P. Brun. Ce que je vous dis est plus clair. Répondez-nous au plus tôt, parce que lundi nous faisons les grands arrangements. Ils sont trop bien ici. D’autre part, les enfants délicats y sont mieux qu’aux Châteaux. Camille Lebrun, Leray et Paul Garnier, qui en Savoie saignaient sans cesse du nez, ne saignent plus ou presque plus. Les yeux de Leray se sont fortifiés ici, Souchon ne dort plus tant. L’examen de Noël a un peu secoué notre monde, ce qui est un bien. A Pâques, le P. Picard a menacé d’en faire descendre quelques-uns de la deuxième à la troisième section.

Vous pouvez donner connaissance au P. Brun de ma lettre, puisque je suis trop fatigué pour lui écrire. Veuillez prier le P. Laurent de déposer sur la table de mon cabinet toutes mes Méditations non autographiées.

Je présume arriver avant la fin de la semaine prochaine pour une nuit, parce que je devrai aller faire un baptême à Lavagnac. J’attends une dépêche.

Adieu. Tout à vous.

E.D’ALZON.

Ephrem Arnal m’écrit d’Arras une très jolie lettre.