DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 43

27 jan 1875 Nice BAILLY_VINCENT de Paul aa

Alumnats – Le P. Picard n’est pas encore vaillant – Pagès – Mon second article est fait – Qu’y a-t-il à faire pour le congrès ? – Les recrues de Mgr de Ségur.

Informations générales
  • DR11_043
  • 5236
  • DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 43
  • Orig.ms. ACR, AH 52; D'A., T.D.28, n.402, pp.38-39.
Informations détaillées
  • 1 ALUMNATS
    1 CHOIX
    1 COLERE
    1 CONGRES CATHOLIQUES
    1 DIEU
    1 EXAMEN DES CANDIDATS
    1 IGNORANCE
    1 INTELLIGENCE
    1 NOTRE-DAME DE SALUT
    1 PENSEE
    1 PETITS SEMINAIRES
    1 PRETRE SECULIER
    1 PRUDENCE
    1 PUBLICATIONS
    1 SANTE
    1 SEMINARISTES
    1 SENSIBILITE
    1 SERVICE DE L'EGLISE
    2 HAUTIN, FRANCOIS
    2 LECHEVALIER, GUSTAVE
    2 NOEL, LEON
    2 ORENGO, GIUSEPPE
    2 PAGES, LEON
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PINAUD, ALPHONSE
    2 SEGUR, GASTON DE
    3 LAVAGNAC
    3 PARIS
    3 SAINT-ETIENNE
  • AU PERE VINCENT DE PAUL BAILLY
  • BAILLY_VINCENT de Paul aa
  • Nice, 27 janvier 1875.
  • 27 jan 1875
  • Nice
La lettre

Mon bien cher ami,

Je pars demain. Avant de laisser cette chère solitude, je veux vous dire encore un petit bonjour. Je laisse à l'[alumnat](1) 21 enfants; on en prendra quelques-uns pour le Vigan, mais ils seront vite remplacés. J’augure bien de cette nouvelle fournée. On travaille bien maintenant, et j’espère que le bon Dieu sera servi comme il faut. Le Vigan n’a que 9 enfants. Vous pouvez en envoyer 3 de Paris, mais le moment vient où il faut les bien choisir. Nous avons remercié poliment un bonhomme, qui se présentait avec quelques conditions moins favorables. Nous en avons refusé plusieurs uniquement parce qu’ils étaient peu intelligents d’après leurs examens. On nous pousse (M. Orengo) à établir un alumnat à Saint-Etienne, pays de 2.000 âmes qui compte 70 prêtres vivants, mais dans ces pays ils veulent tous être curés. Enfin on peut absolument se sauver en étant curé. Qu’en dites-vous?

Le P. Picard va mieux, mais n’est pas vaillant. J’ai peur de le faire trop parler. Demain il sera débarrassé de mes discours et de ceux que je lui impose. Vous dites au P. Picard que Pagès est furieux contre vous ou contre nous. Mais tant pis pour lui! S’il se fâche même avec nous, avec qui vivra-t-il? Ce cher homme est un peu atrabilaire, il faut le plaindre(2). J’ai eu dans le temps envie de le devenir, mais j’ai vu que c’était bête et j’ai changé d’avis.

Mon second article est fait; il est, je crois, donné à copier. J’en ai encore deux en tête, puis nous verrons. Examinez ce qu’il y a à faire pour le Congrès(3). Je voudrais bien y aller, et pourtant je crains que ce ne soit imprudent et je préférerais attendre au mois de septembre.

Voilà tout ce que j’ai à vous dire. Ecrivez-moi lundi(4) à Lavagnac. Si j’y vais, j’y passerai quatre ou cinq jours.

Si vous voyez Mgr de Ségur, en lui faisant toutes mes tendresses, faites-lui bien observer que quelques-uns de ses protégés séminaristes n’ont pas le sens commun et que, par exemple, ne connaissant pas M. Hautin, supérieur du petit séminaire de Paris, je lui donne raison contre Chevalier et Pinot(5); et quant à l’abbé Noël, c’est un excellent coeur, mais de cervelle point et pas d’instruction. Il faisait sa philosophie, il est de la force d’un quatrième. Vous comprenez qu’il faut dire cela avec le tact qui vous caractérise.

Mes tendresses à tous. Addio, carissimo.

E.D’ALZON.

Je reçois votre lettre, mais je pars.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Le ms a *orphelinat*.
2. Léon Pagès prétendait que N.-D de Salut lui faisait opposition (Bailly à Picard, 24 janvier). L'année précédente déjà, son caractère lui avait attiré des ennuis (v. par ex. *Lettre* 5029).
3. L'assemblée générale des Comités catholiques de France, qui doit se tenir à Paris du 30 mars au 3 avril.
4. Le 31 janvier.
5. Chevalier ou Lechevalier, Pinot ou Pinaud.