DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 52

• DR11_052
• 5246
• DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 52
• Orig.ms. ACR, AD 1680; D'A., T.D.26, n.1199, pp.228-229.

• 1 CONFESSEUR
  1 CONTRARIETES
  1 ESPRIT D'INITIATIVE
  1 EVEQUE
  1 EVEQUE ORDINAIRE DU DIOCESE
  1 EXTERNATS
  1 FONCTIONNAIRES
  1 MALADIES
  1 NOTRE-DAME DE SALUT
  1 PEUR
  1 TIERS-ORDRE MASCULIN
  1 VOCATION RELIGIEUSE
  2 CHABAUD-LATOUR, FRANCOIS DE
  2 CHAPOT, ABBE
  2 DOUMET, MADAME EMILE
  2 DOUMET, MARIE-CATHERINE
  2 DUPANLOUP, FELIX
  2 MAUVISE, MARIE DU CHRIST DE
  2 PIE IX
  2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
  3 LAVAGNAC
  3 NICE
  3 NIMES
  3 ORLEANS
  3 PARIS
  3 TAIN-L'HERMITAGE
• A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
• MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
• Nîmes, le 28 [février] 1875(1).
• 28 feb 1875
• Nîmes
• Evêché|de Nîmes

Ma chère fille,

Je suis un misérable de ne vous avoir pas encore écrit. Je ne vais pas mal, au contraire. Nice m’a fait un bien infini, et je suis bien heureux de vous le devoir; mais j’ai été un peu débordé par l’arriéré, par la course à Lavagnac, par des imprévus possibles. Ainsi qui croyez-vous qui nous fasse déjeûner une heure plus tôt à l’évêché, tout à l’heure? Vous ne devinerez jamais. Eh bien, l’évêque d’Orléans. Il vient pour je ne sais quelle oeuvre. Enfin il partira à 1 heure, à son plaisir; cela ne me regarde pas.

Le jubilé(2) tourne au froid. Le bon évêque devient timide, ne donne plus l’impulsion d’initiative, a peur qu’on la prenne: cela devient gênant. Si vous avez assez de religieuses pour un externat à Paris, je crois que vous aurez un immense avantage à le fonder. Ne vous fâchez pas du décousu de ma lettre, quatre personnes m’ont dérangé depuis qu’elle est commencée.

J’ai donc déjeûné avec Mgr Dupanloup, qui est parti à 1 heure pour Tain. Mgr de Nîmes m’a nommé: il m’a salué, je l’ai salué. Je n’ai pas dit un mot. Il a parlé avec le préfet. J’ai lancé une pointe contre Chabaud-Latour; en sortant de table, j’ai dit deux mots sur l’affection que l’évêque de Nîmes portait à son diocèse et que le diocèse portait à son évêque, et j’ai filé.

Je comprends le besoin que vous avez de sujets par la pénurie où je me trouve. Evidemment avec des religieux nous aurons des confesseurs, avec des confesseurs des pénitentes, avec des pénitentes des vocations de religieuses. Quelle idée a eue Soeur M.-Catherine(3) d’inviter sa mère à sa profession! J’ai fait ce que j’ai pu pour [en] détourner celle-ci, mais il n’y a pas eu moyen, bien que je lui aie déclaré qu’elle ferait une folie.

Je vous prie de parcourir dans le n° 5 de l’Assomption ce que je mets sur le T[iers]-O[rdre] des hommes(4). Il me semble qu’il y a là toute une vie nouvelle à inaugurer. La bonne Mère Marie du Christ a des ennuis avec l’abbé Chapot, le directeur de Notre-Dame de Salut; j’irai lui arranger tout cela, si c’est arrangeable.

Adieu, ma chère fille, et bien à vous en Notre-Seigneur.

E.D’ALZON.

Je suis depuis vingt-quatre heures pris d’une grippe atroce.