DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 53

1 mar 1875 Nîmes PICARD François aa

Mgr Dupanloup – Relever les études – En Australie – A Montpellier – Le collège va à merveille.

Informations générales
  • DR11_053
  • 5247
  • DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 53
  • Orig.ms. ACR, AF 94; D'A., T.D.26, n.482, pp.74-75.
Informations détaillées
  • 1 ACHAT DE TERRAINS
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 COURS
    1 EMBARRAS FINANCIERS
    1 ENSEIGNEMENT
    1 ETUDIANTS EN PHILOSOPHIE
    1 EVEQUE
    1 EVEQUE ORDINAIRE DU DIOCESE
    1 EXAMENS ET DIPLOMES
    1 EXTERNES
    1 FONCTIONNAIRES
    1 MAISONS D'EDUCATION CHRETIENNE
    1 MALADIES
    1 MISSION DU CAP
    1 MISSIONNAIRES
    1 NOVICES ASSOMPTIONNISTES
    1 POSTULAT
    1 SEMINARISTES
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 BELIME, MARIE-CLAIRE
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 CHAMPVANS, JEAN-CHRYSOGONE DE
    2 DUPANLOUP, FELIX
    2 MALBOSC, FRANCOISE-EUGENIE DE
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    2 QUINN, JAMES
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    2 TISSOT, PAUL-ELPHEGE
    3 FRANCE
    3 MONTPELLIER
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • Nîmes, 1er mars [18]75.
  • 1 mar 1875
  • Nîmes
La lettre

Cher ami,

Devinez avec qui j’ai déjeûné hier? Avec le Dupanloup. Quand il descendit de sa chambre, l’évêque me nomma; il me salua, je le saluai. Au déjeûner, je ne dis presque pas un mot. Heureusement le préfet parla. Je m’esquivai après déjeûner, non sans avoir parlé de la profonde affection des Nîmois pour leur évêque, mais sans m’adresser à l’Orléans. Il partit à une heure après-midi.

Vous avez fort raison, il faut relever les études(1). On les relève par les examens. Donnez-nous des professeurs, on les relèvera. Autrement vous voyez la facilité qu’on a pour en avoir. Vous voyez que l’an prochain il sera encore impossible d’avoir une philosophie régulière, puisque les alumnistes d’humanités devront faire leur noviciat. Cela ne peut venir que peu à peu. Vous soutenez le P. Hippolyte et vous avez raison; pourtant ce n’est pas lui qui a développé les études. Disons qu’il y a eu des impossibilités devant lesquelles il faut s’incliner, et accepter les reproches exagérés qu’on nous fait sans les multiplier par de nouvelles exagérations.

Le P. Tissot m’écrit qu’il a un terrain à acheter(2) pour un futur collège, et il se base sur un télégramme du secrétaire de Mgr Quinn. Je charge le P. Tissot de déclarer que je n’enverrai pas un seul sujet, tant que Mgr Quinn n’aura pas tenu ses promesses de quatorze ou quinze ans. Le P. Tissot croit que je dois faire des avances. Je les ferais avec un autre homme que Mgr Quinn; avec lui c’est impossible. Mais si le P. Tissot a de l’argent pour acheter un terrain, comprenez-vous qu’il le dépense au moment de partir pour la France? Que s’il veut rester, je ne m’y oppose pas, mais je n’ai pas envie de le charger de traiter l’affaire avec une pareille mobilité d’idées. Du reste, j’ai un certain nombre de jeunes gens qui veulent se faire missionnaires. Hélas! si l’argent y était, les vocations ne manqueraient pas.

Je suis très grippé, mais ce sera court, je le crois. Ici, ce ne sont qu’enterrements. Je prierai pour Soeur M.-Claire de tout mon coeur. Je suis résolu à ne plus rien dire sur Mère Françoise-Eugénie, je n’y reviendrai plus(3). On peut avoir immédiatement à Montpellier 40 ou 50 externes ou des cours. Je vous ai écrit qu’il se présente une masse de postulantes(4). La mine est des plus riches, on verra s’il faut l’exploiter.

Le collège va merveilleusement, et le P. Emmanuel est décidément un maître homme. Je demande à Dieu qu’il ne s’use pas devant certaines impossibilités, mais il a le don ou de les tourner ou de les renverser, comme personne.

Adieu. Totus tibi.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. "On prend sans cesse d'excellentes résolutions au sujet du noviciat et des études et on a toujours d'excellentes raisons de ne pas les tenir" (P. Picard, 27 février).
2. L'affaire est même pratiquement conclue d'après une lettre du P. Tissot au P. Hippolyte du 21 janvier.
3. L'état de santé de Sr M.-Claire inquiète le médecin. Quant à Mère Françoise-Eugénie, le P. Picard se demandait s'il devait insister auprès de Mère M.-Eugénie pour la faire nommer, selon les souhaits de Mgr de Cabrières, à la tête de la communauté de Montpellier.
4. Les T.D. ont lu *protestants*.