DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 58

17 mar 1875 Nîmes BAILLY_VINCENT de Paul aa

Y a-t-il une censure ? – Un peu à court de sujets – L’enterrement de M. Cazaux.

Informations générales
  • DR11_058
  • 5253
  • DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 58
  • Orig.ms. ACR, AH 58; D'A., T.D.28, n.408, p.43.
Informations détaillées
  • 1 ALUMNATS
    1 AUMONIERS SCOLAIRES
    1 CONFESSEUR
    1 FUNERAILLES
    1 JURIDICTION ECCLESIASTIQUE
    1 MAITRES
    1 MINISTRES PROTESTANTS
    1 POSTULANTS ASSOMPTIONNISTES
    1 PUBLICATIONS
    1 PUNITIONS
    2 AZAIS, PIERRE
    2 CAZAUX, ALEXANDRE
    2 EPINEAUX, ABBE
    2 JOUBIN, L.
    2 MARTIN, VITAL
    2 OLIVIER, DANIEL
    2 PONCELET, ABBE
    2 SARCEY, FRANCISQUE
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    2 VAILHE, SIMEON
    2 VIGUIE, JEAN-ARISTE
  • AU PERE VINCENT DE PAUL BAILLY
  • BAILLY_VINCENT de Paul aa
  • Nîmes, le 17 mars 1875(1).
  • 17 mar 1875
  • Nîmes
La lettre

Bien cher ami,

Que Dieu bénisse votre retraite et tous vos travaux! Le P. Hippolyte n’a pas compris une lettre, où je lui disais d’examiner s’il n’avait pas encouru les censures pour avoir permis au P. Vital de confesser, quand j’avais retiré à celui-ci tout pouvoir. C’était affaire entre lui et (pendant le Jubilé) son confesseur ordinaire, ce n’était pas affaire de supérieur à religieux. Tâchez, s’il vous en parle, de le tranquilliser, puisque tout confesseur peut l’absoudre (s’il y a lieu, pendant le Jubilé) de toute censure.

Nous sommes un peu à court de sujets. Nous comprenons la saignée subie à cause des alumnats et nous la sentons. Si l’Epineaux veut venir, qu’il vienne comme essai. Nous verrons si on peut [en tirer] quelque chose comme professeur. S’il porte la soutane, peut-être sera-t-il utile sous certains rapports. On s’occupera de Poncelet.

Je vous ai envoyé une note sur l’enterrement de M. Cazaux, aumônier protestant du lycée(2). Si vous n’y comprenez rien (j’étais très pressé), nous mettrons quelque chose dans l’Univers. Je vais mieux, et cette affaire me réveille(3). Des articles seront mis dans la Gazette de Nîmes. Je vous les enverrai.

Adieu, et trois cent mille fois à vous.

E.D’ALZON.

Quels certificats fournit Epineaux? N’est-il pas épineux?

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. "Le manuscrit porte 17 mars, c'est probablement 27 mars qu'il faut lire", notait le P. Vailhé, mais l'allusion à la retraite du P.Bailly (voir la lettre de ce dernier du 15 mars) nous fait estimer que la date était correcte.
2. Le 13 mars, avaient eu lieu à Nîmes les funérailles de M. Cazaux, ministre protestant, aumônier du lycée de Nîmes. La présence aux obsèques des élèves catholiques du lycée et les propos tenus au cours de la cérémonie par M. Viguié, président du Consistoire et par le proviseur du lycée, M. Joubin, vont fournir au P. d'Alzon, que "cette affaire réveille", l'occasion de clamer haut et fort les principes qui sont les siens.
Le P. Daniel OLIVIER a consacré quelques pages intéressantes à cette affaire dans le "Colloque d'Alzon" de 1980. Nous y renvoyons le lecteur : *Le P. d'Alzon et la crise du protestantisme au XIXe siècle*, pp.175-177 dans *Emmanuel d'Alzon dans la société et l'Eglise du XIXe siècle*, pp. 164-179, Paris, 1982.
Nous nous contenterons de donner ici une chronologie succincte des interventions du P. d'Alzon, quitte à ajouter au moment voulu quelques précisions utiles :
vers le 19 mars : le P. d'Alzon envoie au P. Bailly de la matière pour l'*Univers*. Auparavant déjà il lui avait envoyé une note sur cette affaire (v. *Lettre* 5256).
22 mars : l'*Univers* publie un article d'après ces données.
4 avril : l'*Univers* publie, sous l'anonymat, un article du P. d'Alzon (*Lettre* 5267).
6 au 16 avril : cinq articles du P. d'Alzon dans la *Gazette de Nîmes*, le journal catholique et légitimiste du Gard. Parmi ces articles, les 11, 14 et 16, une série intitulée *L'Université, séminaire de la franc-maçonnerie selon de maladroits défenseurs*.
dans le numéro d'avril de la *R.E.C.*, l'article *Un scandale et une leçon*, signé *Un chef d'Institution* est du P. d'Alzon.
16 avril : la *Gazette de Nîmes* publie une lettre ouverte au P. d'Alzon de l'abbé Azaïs, aumônier catholique du lycée. La réponse du P. d'Alzon est le document joint à la *Lettre* 5274.
dans son numéro de mai, la *R.E.C.* publie une lettre du P. d'Alzon en réponse à une réaction de Francisque Sarcey aux articles sur l'Université, séminaire de la franc-maçonnerie.
3. L'affaire Cazaux a fourni à M. Louis SECONDY la matière principale de son étude *Le scandale de l'enseignement des religions au lycée, selon Emmanuel d'Alzon* (1875). Dans cet enseignement, écrit-il, le P. d'Alzon "voit en effet "le mépris le plus profond de tous les cultes" et une oeuvre radicale de destruction. Il est convaincu que "l'Université, séminaire de la Franc-Maçonnerie" mise, en mettant en oeuvre cette tactique, sur l'impiété qui en découlera nécessairement. Proclamer comme seule vraie chacune des religions enseignées au Lycée, c'est la plus sûre manière d'anéantir l'esprit religieux et de provoquer l'extinction de toutes les religions. Le salut du catholicisme passe donc, non par la suppression de cet usage, mais tout simplement par la disparition de l'Université. A chacun ses écoles. Les religions ne s'en porteront que mieux." (note ajoutée le 1er mars 2001).