DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 69

4 apr 1875 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Mère Thérèse-Emmanuel – Ma pensée sans ambage sur Montpellier.

Informations générales
  • DR11_069
  • 5266
  • DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 69
  • Orig.ms. ACR, AD 1682; D'A., T.D.24, n.1201, pp.230-231.
Informations détaillées
  • 1 ADOLESCENTS
    1 ASSOMPTION
    1 ASSOMPTIONNISTES
    1 CHAPELLE
    1 CRITIQUES
    1 EVEQUE
    1 EVEQUE ORDINAIRE DU DIOCESE
    1 INTELLIGENCE
    1 MALADIES
    1 PAIX DE L'AME
    1 PRIERE DE DEMANDE
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 RESSOURCES MATERIELLES
    1 SUPERIEURE
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 MALBOSC, FRANCOISE-EUGENIE DE
    2 MAUVISE, MARIE DU CHRIST DE
    2 O'NEILL, THERESE-EMMANUEL
    2 PONCELET, ABBE
    3 MONTPELLIER
    3 NIMES
    3 REIMS
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, 4 avril [18]75.
  • 4 apr 1875
  • Nîmes
La lettre

Ma bien chère fille,

Je vous plains bien de toutes les préoccupations que vous cause Mère Thérèse-Emmanuel, et je vais bien faire prier nos jeunes gens à votre intention et à la sienne(1). Quant à Montpellier, vous aurez le mot de la situation, quand je vous aurai dit que la bonne Mère M. du Christ, sans le vouloir, se fait un petit centre de confidences contre l’évêque. Cela devient trop public. Elle est gênée(2) avec lui. Il y a de la gêne, parce qu’elle a accepté bien des plaintes féminines. Or, en fait, Mgr de Cabrières a conquis tous les hommes et un très grand nombre de femmes. L’Assomption opposante sera battue. A côté de cela, Mgr de Nîmes s’exprime avec amertume sur vous. Cela me revient de tout côté. Son mécontentement vient de la chapelle refusée. Mgr de Montpellier réclame Mère Françoise-Eugénie, mais ne vous la demandera plus, ce qui ne sera pas une preuve de satisfaction.

Je ne voulais plus vous en parler moi-même. Vous me demandez catégoriquement mon avis, je crois qu’il y a immense maladresse à ne pas l’envoyer. Si je me suis tu, c’est que j’ai cru voir dans votre façon d’agir un peu d’habileté, car j’ai peine à comprendre que Mère Françoise-Eugénie soit seule capable d’être à Reims et que vous soyez dépourvue de supérieures au point que vous le dites. Dans tous les cas je crois que les supérieures se forment; autrement il faudrait renoncer aux fondations. Je désirerais que nos Pères pussent prendre pied à Montpellier par les Assomptiades, et je voudrais que l’évêque sentît que les Assomptiades et nous, nous le soutenons de tout notre pouvoir. Il en résulterait pour vous de nombreuses vocations et des ressources matérielles considérables. Vous avez toute ma pensée sans aucun ambage.

Le succès de M. de Cabrières dans tout son diocèse est énorme. Seulement s’il se fie aux Jésuites, il est bien naïf, mais c’est son affaire et quand il en aura goûté, il nous reviendra encore plus.

Adieu, ma bien chère Mère, priez pour nous, pour nos ennuis, car nous avons les nôtres, et souvenons-nous que Notre-Seigneur dit à ses disciples deux fois Pax vobis: la première, celle qu’ils devaient recevoir; la seconde, celle qu’ils devaient communiquer.

E.D’ALZON.

J’ai reçu un prêtre(3) de la part du P. Bailly; la première impression est excellente.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Mère Thérèse-Emmanuel souffre d'un zona extrêmement douloureux et Mère Marie-Eugénie en est toute bouleversée (au P. d'Alzon, 2 avril).
2. Voir *Lettre* 5259, n.4.
3. L'abbé Poncelet.