DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 76

16 apr 1875 Nîmes BAILLY_VINCENT de Paul aa

Voici la fin de mes articles à propos des funérailles de M. Cazaux – Traitez-les comme il vous plaira.

Informations générales
  • DR11_076
  • 5274
  • DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 76
  • Orig.ms. ACR, AH 65; D'A., T.D.28, n.415, p.48.|Document joint à la lettre : Epreuve d'impr. avec ajouts de la main du P.d'Alzon, joint sans cote propre à ACR, AH 65.
Informations détaillées
  • 1 AUMONIERS SCOLAIRES
    1 AUTORITES REPUBLICAINES
    1 BOURSE D'ETUDES
    1 CATHOLIQUE
    1 CONSCIENCE MORALE
    1 CRITIQUES
    1 ELEVES
    1 ENNEMIS DE L'EGLISE
    1 ENSEIGNEMENT OFFICIEL
    1 ETAT
    1 EVEQUE
    1 FONCTIONNAIRES
    1 FRANC-MACONNERIE
    1 HONNEURS
    1 INSPECTION SCOLAIRE
    1 LYCEES
    1 NOMINATIONS
    1 PARTI CATHOLIQUE
    1 POLEMIQUE
    1 PROTESTANTISME ADVERSAIRE
    1 PUBLICATIONS
    1 SCANDALE
    1 SOUVERAIN PROFANE
    1 THEOLOGIE
    1 UNIVERSITES D'ETAT
    2 AZAIS, PIERRE
    2 VAILHE, SIMEON
    3 NIMES
  • AU PERE VINCENT DE PAUL BAILLY
  • BAILLY_VINCENT de Paul aa
  • [Nîmes, le 16 avril 1875](1).
  • 16 apr 1875
  • Nîmes
La lettre

Cher ami,

Voici la fin de mes articles. Il me semble que les trois peuvent, avec le supplément ci-joint, faire un tout assez respectable pour la Revue. Les chiffres m’avaient été fournis par le préfet et le maire. Comprenez-vous que ce pauvre Azaïs se soit ainsi jeté dans la gueule du loup? On dit qu’il y perd la croix de la Légion d’honneur. Biffez la question du chiffre des élèves de Nîmes, et alors mettez la queue, ou ne mettez rien, ou mettez ce qui vous plaira. C’a m’est égal(2).

Adieu et bonsoir.

E.D’ALZON.

Document joint à la lettre au P. Bailly(3)

De la main du P. d’Alzon:

Mr l’aumônier catholique du lycée de Nîmes ayant cru devoir faire une protestation, demi-personnelle demi-collective, je lui réponds immédiatement.

Texte imprimé:

Il n’entre pas dans mes intentions d’inculper M. l’abbé Azaïs, aumônier du lycée de Nîmes; je voulais de lui quelques explications, et la valeur de celles qu’il fournit me prouve qu’il serait de mauvais goût de continuer la controverse sur ce terrain. Distinguons entre M. l’abbé Azaïs, qui a bien ou mal agi à propos d’un vrai scandale donné aux élèves du Lycée, et M. l’aumônier, qui, à Nîmes, se trouve tous les jours un peu plus dans une situation impossible, par l’accroissement de ses collègues d’aumônerie. Enfin, et c’est là le point essentiel, distinguons surtout l’institution même des aumôniers de lycée, dans le temps présent. C’est sur l’aumônerie des lycées que je me propose de parler encore. Qu’on ne dise pas: les aumôniers sont nommés par les évêques. Reste à savoir si, avec les transformations subies par l’Université, les aumôniers doivent y rester. Il y a là une question générale de théologie, ou, si l’on veut, un cas de conscience qu’il est très nécessaire d’élucider selon nous; et nous avons l’intention bien arrêtée de continuer cette étude, quand les émotions personnelles de M. l’abbé Azaïs seront calmées.

Nous continuerons toutefois à examiner les rapports de la Franc-maçonnerie, de l’Université et du protestantisme libéral. Les principes des uns et des autres étant les mêmes, il faut conclure qu’à ce point de vue, les protestants libéraux, les Francs-Maçons et I’Université se valent dans leur but fondamental. Le protestantisme libéral n’est pas combattu par l’Etat; il n’y a pas si longtemps que le chef supérieur de la Franc-Maçonnerie était nommé par l’empereur, absolument comme le ministre de l’Instruction publique. Que l’Université veuille donc bien ne pas trop dédaigner le Grand Orient, si au fond leur but est le même.

Attaquons-nous tous les universitaires ? Evidemment non; nous avons toujours dit qu’il fallait des honnêtes gens pour servir ce masque comme on en trouve dans les rangs inférieurs de la Franc-Maçonnerie(4).

Un dernier mot. M. l’abbé Azaïs conteste mes chiffres; il eût pu laisser ce soin à M. l’économe. Seulement qu’il s’en prenne à MM. les inspecteurs généraux qui les ont fournis aux personnes de qui je les tiens. Il y a une très légère nuance entre deux rapports. Selon une personne, il y aurait 162 internes au Lycée; selon une autre 160 seulement; selon une personne 50 catholiques, selon une autre 55; mais toutes deux maintiennent trente bourses aux catholiques, selon le dire de ces Messieurs. Au fond, ils voulaient prouver que les catholiques étaient parfaitement traités au Lycée, et on voulait leur prouver que le Lycée n’avait pas la confiance des catholiques. On a accepté les chiffres donnés par eux et dans la discussion, quelques élèves de plus ou de moins ne faisaient rien à l’affaire, sauf que le chiffre fourni par M. l’aumônier sur le total des élèves aurait fortifié considérablement la thèse du très honorable contradicteur de MM. les inspecteurs généraux.

Si ces lignes tombaient sous les yeux de MM. les inspecteurs généraux ils pourraient se rappeler qu’ayant fait des questions, on leur dit : « Voulez-vous des réponses agréables ou vraies? Nous les voulons vraies, répliquèrent-ils; » on leur en fournit de vraies, mais qui ne furent pas agréables; on n’allait pas les chercher; on leur fournissait des explications sollicitées par eux.

Après de pareils détails, je pense que l’incident est clos.

E.D’ALZON.

De la main du P. d’Alzon(5):

Mr l’aumônier crut devoir me faire une querelle à propos du nombre des élèves, je lui indiquerai mes sources qu’il lui serait difficile de contester, mais il est inutile d’entretenir le public qui n’est pas [mot illisible] de ces détails.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Date proposée par le P. Vailhé. Les trois articles dont il est question avaient été publiés par la *Gazette de Nîmes* sous le titre *L'Université séminaire de la franc-maçonnerie selon de maladroits défenseurs*, les 11, 14 et 16 avril (Coupures de presse ACR, DH 141-143; D'A., T.D.7, pp.320-341).
2. Ni ces trois articles, ni "le supplément ci-joint" ne furent publiés par la *R.E.C.*
3. La *Gazette de Nîmes* du 16 avril (ACR, DH 143) contient une lettre ouverte au P. d'Alzon de l'abbé Azaïs, que certaines phrases du premier concernant l'aumônier catholique du lycée ont froissé. C'est à cette lettre que le P. d'Alzon répond dans "le supplément ci-joint" dont il parle au P. Bailly et que nous reproduisons ici. Cette réponse dut paraître le lendemain 17 avril dans la *Gazette de Nîmes*. Cependant la coupure, non datée, dont nous disposons est une épreuve d'imprimerie (coquilles que nous avons corrigées sans juger utile de les signaler, intervalles défectueux...). Dès que le P. d'Alzon eut ces épreuves en main, il en envoya un exemplaire au P. Bailly en y ajoutant, en tête et en queue, quelques mots de sa main.
4. Les deux paragraphes qui suivent ont été barrés d'un trait de plume (voir la lettre au P. Bailly).
5. C'est "la queue" dont il est question dans la lettre au P. Bailly.