DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 79

21 apr 1875 Nîmes ESCURES Comtesse

Il sollicite son aide pour l’oeuvre des alumnats – La vieillesse et la foi.

Informations générales
  • DR11_079
  • 5276
  • DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 79
  • Orig.ms. ACR, AN 117; D'A., T.D.38, n.117, pp.254-255.
Informations détaillées
  • 1 ALUMNATS
    1 CLERGE PAROISSIAL
    1 CLERGE REGULIER
    1 COUVENT
    1 ESPECE HUMAINE
    1 FOI
    1 MISSIONS ETRANGERES
    1 MORT
    1 OEUVRES DES VOCATIONS
    1 RESSOURCES FINANCIERES
    1 SERVICE DE L'EGLISE
    1 TRISTESSE
    2 SAINT-PREGNON, MADAME DE
    3 NIMES
    3 PARIS
  • A MADAME LA COMTESSE D'ESCURES
  • ESCURES Comtesse
  • Nîmes, 21 avril 1875.
  • 21 apr 1875
  • Nîmes
  • *Madame la comtesse d'Escures*
    *boulevard Malesherbes, 16, 19 ou 20*
    *Paris.*
La lettre

Ma bien chère fille,

J’avais si bien soigné votre lettre, que je ne pouvais la retrouver; enfin, la voilà. Je regrette vivement le bouleversement de mes projets, qui m’empêche d’aller à Paris pendant que vous y serez. On devient vieux, et l’on ne sait plus comment se retourner. Pendant que Madame de St-Prégnon fait des oeuvres philanthropiques, vous devriez m’aider à développer l’oeuvre de nos alumnats, qui tend à préparer des vocations pour le clergé des paroisses et pour celui des couvents ou des missions étrangères.

Avant de mourir, je voudrais bien avoir fait pousser cette oeuvre qui est, à mes yeux, une des plus importantes pour l’Eglise. Je vous ai dit à Nîmes que nous avions cinq maisons de cette espèce. On nous pousse à en prendre d’autres, mais les ressources manquent bien [plus](1) que les sujets, quoiqu’en général on n’en prenne qu’un sur trois, ce qui nous donne une bonne petite élite.

Hélas! les griefs de Mme de St-Prégnon ne m’étonnent pas. Quand on a son caractère, qu’on n’est pas chrétien et qu’on vieillit, on en vient là forcément. Vous vous êtes fait quelques belles illusions. Ah! ma fille, rien ne remplace la foi. La vieillesse apparaît triste et la mort douce. On s’exaspère contre le genre humain.

Vous pouvez parfaitement attester que vous avez servi de marraine, en vous présentant devant n’importe quel curé qui en dressera l’acte: si vous l’aviez baptisé, cela devrait suffire.

Adieu, ma bien chère enfant. Croyez à mon affection, que ni l’absence ni le silence ne sauraient diminuer.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Le ms a *moins*. Le sens exige *plus*.