DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 94

13 may 1875 Nîmes BAILLY_VINCENT de Paul aa

Je ne reverrai ni Victor ni l’ex-Frère Georges – A Alais – Les vertus de Bagnères où m’envoie Combal et où je vous invite.

Informations générales
  • DR11_094
  • 5292
  • DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 94
  • Orig.ms. ACR, AH 72; D'A., T.D.28, n.422, p.53.
Informations détaillées
  • 1 BUDGET DE LA CONGREGATION
    1 CONSCIENCE MORALE
    1 CURES D'EAUX
    1 DONS EN ARGENT
    1 LEGS
    1 NOTRE-DAME DES CHATEAUX
    1 SCOLASTICATS
    1 SEMINAIRES
    1 SUPERIEUR DE COMMUNAUTE
    1 VOEU D'OBEISSANCE
    1 VOLONTE PROPRE
    2 BERTHON, J.-J.-EDOUARD
    2 COMBAL, PAUL-MATTHIEU
    2 DEGUY, GEORGES
    2 JOURDAN, RAPHAEL
    2 PIE, LOUIS
    2 VICTOR, POSTULANT
    3 ALES
    3 ALLEVARD
    3 BAGNERES-DE-BIGORRE
    3 LAMALOU-LES-BAINS
    3 NIMES
    3 POITOU
  • AU PERE VINCENT DE PAUL BAILLY
  • BAILLY_VINCENT de Paul aa
  • Nîmes, le 13 mai 1875.
  • 13 may 1875
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Cher et illustre ami,

Vous êtes un singulier pistolet de me proposer Victor pour employé. N’êtes-vous pas supérieur? Libre à vous de prendre qui vous voudrez, à la condition que jamais, jamais, jamais, ni ledit Victor ni l’ex-Frère Georges ne seront reçus chez nous; ils ont fait à leur seule tête dans une affaire trop grave, pour que je consente à les reprendre(1). Ceci est irrévocable. Ma conscience s’oppose à cette sorte de traités, où l’obéissance religieuse perd sa vigueur. C’est bien entendu, n’est-ce pas? J’y ai bien réfléchi, je ne les reverrai jamais.

Et puis, rien de Mgr de Poitiers, sous le vain prétexte de votre incapacité, ô monstre(2)! Pourtant Dieu nous bénit. Ainsi l’abbé Berthon, oncle du P. Raphaël, vient de lui léguer une magnifique bibliothèque, un superbe médailler. Il avait voulu léguer 32.000 francs au séminaire de Nîmes; au lieu de cela, il nous le lègue, mais sub secreto secretissimo. Le P. Raphaël a l’argent en bonnes mains. Il paraît qu’il y autre chose, ma non so. Vous voyez que la maison d’études s’établit bien à Alais. Quant à vos maisons en Poitou, j’en serais ravi si cela ne vous coûte rien, car notre budget est bien chargé.

Combal ne veut m’envoyer ni à Allevard, ni à Lamalou, ni aux Châteaux; il m’ordonne très catégoriquement Bagnères de Bigorre. Je me figure que c’est ce qui vous est le plus indispensable. Consultez. Bagnères calme, Bagnères apaise les nerfs, Bagnères remonte les têtes, Bagnères remet les cerveaux en place, Bagnères procure les plus grandes facilités pour reproduire les conversations intéressantes, et, pour peu qu’on ait besoin de dire des bêtises, je serai là pour les conter. Portée précieuse d’une cure d’eau. Venez à Bagnères, mon fils.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Georges Déguy et Victor (dont nous ignorons le nom de famille) s'étaient séparés de la congrégation dans des conditions qui n'avaient pas plu au P. d'Alzon (pour ce Victor, à ne pas confondre avec Victor Cry, voir *Lettre* 5136).
2. "Ce matin longue conversation avec Mgr de Poitiers [Mgr Pie], très sérieuse, que je voudrais vous raconter. Venez-nous, je ne puis plus écrire une lettre sérieuse" (12 mai).