DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 95

14 may 1875 Nîmes GALABERT Victorin aa

La persécution de l’Eglise en Orient – Les emplois des Oblates – Montmau est en vente – Bontés de la Providence – Un établissement en Turquie et un autre en Grèce ? – Je suis satisfait de la ligne que vous suivez – Varia.

Informations générales
  • DR11_095
  • 5293
  • DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 95
  • Orig.ms. ACR, AJ 283; D'A., T.D.32, n.283, pp.265-266.
Informations détaillées
  • 1 ALUMNATS
    1 CURE
    1 DIEU
    1 DONS EN ARGENT
    1 ECOLES
    1 EGLISE
    1 EMPLOIS
    1 ENFANTS
    1 GOUVERNEMENT DE LA CONGREGATION DES ASSOMPTIONNISTES
    1 GRACES
    1 GRECS
    1 GUERRE
    1 HUMILITE
    1 LEGS
    1 LITURGIE ROMAINE
    1 MAITRES
    1 MISSION DE BULGARIE
    1 MISSIONNAIRES
    1 NOVICIAT
    1 OBLATES
    1 PATIENCE
    1 PERSECUTIONS
    1 PROVIDENCE
    1 SCOLASTICATS
    1 SEMINARISTES
    1 SLAVES
    1 TESTAMENTS
    1 VENTES DE TERRAINS
    1 VERTU DE FORCE
    1 VOCATION
    2 BISMARCK, OTTO VON
    2 CHICHKOV, FRANCESCO
    2 DESCAMPS, PIERRE
    2 HANOTAUX, GABRIEL
    2 MALASSIGNE, ATHANASE
    2 MARANGO, GIOVANNI
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 POPOV, RAPHAEL
    3 ALES
    3 ANDRINOPLE
    3 ARRAS
    3 BULGARIE
    3 CONSTANTINOPLE
    3 FRANCE
    3 GRECE
    3 MONTMAU
    3 NICE
    3 ORIENT
    3 PARIS
    3 ROME
    3 TURQUIE
    3 VIGAN, LE
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Nîmes, 14 mai [18]75.
  • 14 may 1875
  • Nîmes
La lettre

Il y a, mon bien cher ami, des siècles que je ne vous ai écrit. Permettez-moi de reprendre par ordre les détails que vous me donnez, puis ceux que j’ai à vous donner.

1° Ce que vous me dites des persécutions de l’Eglise en Orient est bien affligeant(1), mais je vous conjure de m’envoyer tout ce que vous saurez à cet égard.

2° Vous me recommandez un correspondant de Constantinople, sans me dire son nom(2).

3° Quant aux Oblates, je vous laisse libre d’en disposer pour les emplois; seulement dites-moi ce que vous en faites, comme vous me l’avez dit jusqu’à présent.

4° Le P. Francesco pourra être à vos ordres pour Noël, au moins je l’espère(3).

5° Montmau est en vente. J’espère vous en envoyer au moins 20.000 francs. Ce serait sous peu que la vente se ferait. Priez pour qu’elle soit avantageuse. Toutefois je suis résolu à m’en rapporter à la Providence. Nous avons eu cette année un don de 12.000 à 15.000 francs pour l’alumnat de Nice, un de 25.000 francs pour celui d’Arras, un legs de 32.000 francs pour la maison d’études d’Alais, plus une bibliothèque et un médailler de 25.000 à 30.000 francs. On m’a remis un testament de 50.000 francs. Tout cela cette année. Il me semble que, quand je vendrais Montmau un peu moins, Dieu m’aura dédommagé par un autre côté. Resteront des terrains au Vigan, pour lesquels je voudrais prendre encore pour la Bulgarie; mais l’essentiel est de prier beaucoup et beaucoup.

6° Décidément la guerre est ajournée; mais Bismarck a raison, la France arme à force et veut se battre dans quatre ans(4).

7° Dieu nous envoie des vocations en masse; qu’elles soient bonnes!

8° Le P. Picard a eu à Rome un accueil admirable; je l’attends dans 15 jours.

9° Je vois avec une certaine tristesse votre établissement à Constantinople, à moins que vous ne me promettiez de passer votre temps à aller et venir(5).

10° Deux établissements au lieu d’un peuvent avoir leur avantage. Un en Turquie, l’autre en Grèce, pour faire un établissement de Grecs et un autre de Slaves. Examinez et puis dites-moi votre pensée. S’ils ne sont pas trop éloignés, le P. Pierre pourra gouverner les deux(6); le P. Athanase gouvernerait les Latins d’Andrinople.

Je pense que, malgré les réflexions que je vous fais, vous voyez que je suis extrêmement satisfait de la ligne générale que vous suivez. Je crois que Dieu vous accorde de grandes grâces de gouvernement; soyez-y fidèle par l’humilité et la force dans la patience. Nous avons environ 80 enfants dans nos alumnats; nous en aurons en novembre 100 ou bien près; plus un noviciat à Paris de 15 à 20 sujets: 5 alumnistes, un professeur de philosophie, un séminariste, un jeune curé et quelques autres.

Adieu, et bien tendrement à vous en N.-S.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Mgr Popov a été contraint de quitter Salonique où il s'était rendu à l'appel de chrétiens désireux de s'unir à Rome et il est retenu à Constantinople. D'une façon générale, la situation des catholiques devient difficile dans l'empire ottoman (v. *Lettre* 5285, n.1).
2. C'est le correspondant de l'*Univers* que le P. Galabert a recommandé au P. d'Alzon, mais il n'en a pas donné le nom (20 avril).
3 Mais Galabert aurait voulu l'avoir pour la rentrée des classes en septembre.
4. La réflexion du P. d'Alzon est révélatrice : dans la réorganisation de l'armée -toute naturelle après la malheureuse expérience de 1870- la population française voit la volonté de venger l'humiliation de la Galerie des Glaces et du traité de Francfort. - Cela dit, l'alerte avait été chaude et on avait frôlé une nouvelle guerre franco-allemande. Sur cette pièce, où le rôle principal fut tenu par Bismarck, mais où -de Saint-Petersbourg à Londres- intervinrent tous les ténors de la politique européenne, voir par ex. Gabriel HANOTAUX, *Histoire de la France contemporaine*, III, pp.234-294.
5. Le P. Galabert qui avait dû suivre Mgr Popov à Constantinople, s'y trouvait depuis cinq semaines déjà, ne sachant quand ce séjour pourrait prendre fin.
6. Mais, répondra Galabert, l'alumnat ou séminaire que demande Mgr Marango (v. *Lettres* 5030 et 5033), n'est pas pour le rite grec mais pour le rite latin (1er juin).