DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 97

25 may 1875 Nîmes BARAGNON_NUMA

Pas d’évêque de pacotille – Un choix catholique et point libéral – Pas encore de vicaires capitulaires.

Informations générales
  • DR11_097
  • 5295
  • DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 97
  • Orig.ms. ACR, AL 59; D'A., T.D.34, n.58, pp.187-188.
Informations détaillées
  • 1 ACTION POLITIQUE
    1 CATHOLIQUE
    1 CHOIX
    1 EVEQUE ORDINAIRE DU DIOCESE
    1 LIBERALISME CATHOLIQUE
    1 MORT
    1 SUCCESSION APOSTOLIQUE
    1 VICAIRE CAPITULAIRE
    1 VICAIRE GENERAL
    2 AZAIS, PIERRE
    2 BLANCHARD, ADOLPHE
    2 BONALD, LOUIS-JACQUES-MAURICE DE
    2 BOURRET, JOSEPH-CHRISTOPHE
    2 BOYER, FERDINAND
    2 BUFFET, LOUIS-JOSEPH
    2 CART, JEAN-FRANCOIS
    2 CLASTRON, JULES
    2 DAUDE DE LAVALETTE, HENRI
    2 DUFAURE, JULES-ARMAND
    2 GAY, CHARLES-LOUIS
    2 GERVAIS, PIERRE-MARIE
    2 GUIOL, LOUIS-HIPPOLYTE
    2 LE REBOURS, PIERRE
    2 PAYAN D'AUGERY, FRANCOIS
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 SAIVET, JOSEPH-FREDERIC
    2 TERRIS, JOSEPH
    2 TURINAZ, CHARLES-FRANCOIS
    3 BORDEAUX
    3 CARPENTRAS
    3 MARSEILLE
    3 MENDE
    3 PARIS
    3 POITIERS
    3 RODEZ
    3 TARENTAISE
  • A MONSIEUR NUMA BARAGNON
  • BARAGNON_NUMA
  • Nîmes, le 25 mai 1875.
  • 25 may 1875
  • Nîmes
  • Evêché de Nîmes
La lettre

Bien cher ami,

Voilà donc notre saint évêque endormi dans le sein de Dieu(1). A vous à nous aider à avoir un bon successeur. Je propose ou l’abbé Gay, de Poitiers, ou l’abbé Guyol(2), de Marseille, ou l’abbé Gervais, v[icai]re g[énér]al de Bordeaux. Blanchard disait à Daudé: « Avant tout, pas d’évêque de pacotille ». Je suis mille fois de cet avis. Vous savez ce que je vous disais avant-hier: « Je suis résolu à ne faire aucune opposition politique ». J’ajoute que je ferai toute celle dont je suis capable, si nous avons un évêque qui ne soit pas dans nos eaux. Vous pouvez beaucoup auprès de Buffet(3), obtenez qu’il nous donne quelqu’un selon notre coeur. Je ne tiens à personne, en particulier, je tiens à un choix catholique et point libéral. Un évêque de cette nuance mettrait le feu aux quatre coins du diocèse, et ce n’est pas moi qui l’éteindrais. J’écarte avant tout Tarentaise, Rodez, Mende, et, à Paris, Le Rebours(4).

Si Boyer peut quelque chose sur Dufaure(5), parlez-lui, s’il n’est pas trop courroucé. On met, à la Gazette de France, le curé de Carpentras en avant(6); je le trouve bien insuffisant. On n’a pas encore nommé les vicaires capitulaires(7), mais je suis résolu à ne pas accepter si l’on ne nomme pas M. Clastron, et, de plus, mille fois plus résolu à n’être pas grand-vicaire du futur évêque. J’ai besoin de repos.

Adieu et bien tendrement vôtre.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Le mardi 25 mai vers 11 h. du matin. C'est l'abbé Azaïs, avec lequel le P. d'Alzon venait d'avoir quelques passes d'armes, qui signa, dans la *Semaine religieuse de Nîmes* du 30 mai, l'article annonçant la mort de l'évêque. Le 6 juin dans le même bulletin, il lui consacra une brève notice biographique. - Mgr Plantier était né à Ceyzerieux dans l'Ain, le 2 mars 1813. Il avait occupé la chaire d'hébreu à la faculté de théologie de Lyon, avait assuré les conférences de carême de Notre-Dame de Paris et s'était taillé une solide réputation de prédicateur. Il était vicaire général du cardinal de Bonald à Lyon quand, en août 1855, il fut appelé à succéder à Mgr Cart sur le siège de Nîmes.
2. Le P. d'Alzon écrit pratiquement toujours Guyol (avec y). L'abbé Payan d'Augery, concitoyen et ami de l'ancien grand vicaire de Marseille, écrit toujours Guiol. Nous avons laissé subsister l'y.
3. Vice-président du Conseil depuis le 11 mars.
4. Dans l'ordre : Charles-François Turinaz avec lequel le P. d'Alzon a eu maille à partir l'année précédente à propos des Châteaux; Joseph-Christian-Ernest Bourret (1827-1896), à Rodez depuis 1871, futur cardinal et Joseph-Frédéric Saivet (1823-1877), à Mende depuis 1872, futur évêque de Perpignan. M. Le Rebours est curé de la Madeleine à Paris.
5. Jules-Armand-Stanislas Dufaure (1798-1882) était entré dans le cabinet Buffet en qualité de ministre de la Justice en mars précédent.
6. L'abbé Joseph Terris, qui l'année suivante devint évêque de Fréjus.
7. Le chapitre devait nommer un vicaire capitulaire et ce dernier devait désigner son assesseur. Ce fut fait le lendemain.
Pour un survol de l'affaire de la succession de Mgr Plantier, voir *Documentation biograph.*, pp.972-976.