DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 101

28 may 1875 Nîmes BARAGNON_NUMA

La succesion de Nîmes : son avis sur Legain, Gervais, Besson, d’Hulst, Le Rebours.

Informations générales
  • DR11_101
  • 5300
  • DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 101
  • Orig.ms. ACR, AL 61; D'A., T.D.34, n.60, pp.188-189.
Informations détaillées
  • 1 CATHOLIQUE
    1 EVEQUE
    1 EVEQUE ORDINAIRE DU DIOCESE
    1 PAPE
    1 PROTESTANTISME
    1 PROTESTANTISME ADVERSAIRE
    1 ROYALISTES
    1 SAINT-SIEGE
    1 SUCCESSION APOSTOLIQUE
    1 SYMPATHIE
    1 VICAIRE GENERAL
    2 BESSON, LOUIS
    2 BUFFET, LOUIS-JOSEPH
    2 CHABAUD-LATOUR, FRANCOIS DE
    2 DECAZES, LOUIS-CHARLES
    2 FREYD, MELCHIOR
    2 GERVAIS, PIERRE-MARIE
    2 HULST, MAURICE D'
    2 LAGET, JACQUES-LOUIS
    2 LE REBOURS, PIERRE
    2 LEGAIN, THEODORE
    2 PIE IX
    2 SIMON, JULES
    2 WALLON, HENRI-ALEXANDRE
    3 BORDEAUX
    3 GARD, DEPARTEMENT
    3 MONTAUBAN
  • A MONSIEUR NUMA BARAGNON
  • BARAGNON_NUMA
  • Nîmes, le 28 mai 1875.
  • 28 may 1875
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Mon cher ami,

Je reçois votre petit mot. Vous aurez reçu demain matin une lettre de moi en renfermant une pour Chabaud-Latour(1). Wallon veut un évêque qui ait vécu avec les protestants. Je me rabats sur Mgr Legain, depuis vingt ans grand-vicaire de Montauban et depuis quatre ans évêque dans la même ville par la grâce de Jules Simon. Au fond, sauf quelques centaines de protestants honnêtes comme Chabaud-Latour et avec qui on s’entend toujours, (je l’ai prouvé), que sont les protestants du Gard que des rouges allant plus loin aujourd’hui que Laget(2) lui-même? Wallon ou Buffet veulent-ils que l’on mette la main dans la main de ces gens-là?

J’en reviens à Gervais, v[icai]re g[énér]al de Bordeaux. J’exclus Besson, dont j’apprends aujourd’hui même que le Pape ne veut pas(3). A quoi bon présenter un homme qui ne sera pas accepté par Rome? On me parle de l’abbé d’Hulst(4). Personnellement j’ai de l’attrait pour lui; mais, moi si raide, je le trouve trop raide. Il est profondément orléaniste, et il ne manquerait pas de gens pour le démolir chez les catholiques d’ici. Qu’on le réserve pour un pays, où les Orléans ont des sympathies. L’abbé Le Rebours est en question. Je suppose que, pour une foule de motifs(5), il ne voudra pas être si près de moi. Du reste, si on le nommait, j’ai en mains de quoi le faire écarter à Rome, et je l’empêcherai peut-être d’être évêque même ailleurs. Dans son intérêt, qu’il aille se faire pendre ailleurs. Je crois être sûr que M. Decazes donnera sa voix à M. Gervais.

Je veux que ma lettre parte ce soir; j’ai tout dit, je vous embrasse.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Voir *Lettre* 4468, note. Député du Gard, François de Chabaud-Latour avait été ministre de l'Intérieur du 20 juillet 1874 au 10 mars 1875.
2. Député républicain, administrateur du Gard (1870-1871) après la chute de l'Empire.
3. Le pape a-t-il changé d'avis ou est-ce pour Nîmes qu'il ne veut pas de M. Besson ? L'année précédente en effet ce dernier était épiscopable et le P. d'Alzon lui-même, qui tenait le renseignement du P. Freyd (v. *Lettre* 5351), le lui avait fait savoir (*Lettre* 4962). Par la suite le P. d'Alzon lui était devenu défavorable et, pour Nîmes en tout cas, il ne voulait pas en entendre parler (v. *Lettres* 5025 et 5027).
4. Vicaire général titulaire de Paris depuis le mois de mars précédent, l'abbé d'Hulst est aussi le supérieur ecclésiastique des Religieuses de l'Assomption d'Auteuil (1874-1890).
5. Voir notamment *Lettres* 4379, n.2 et 5025.