DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 106

29 may 1875 Nîmes BAILLY_VINCENT de Paul aa

Informations à communiquer au nonce, à propos de la vacance du siège de Nîmes – Faites parler aux autorités gouvernementales.

Informations générales
  • DR11_106
  • 5305
  • DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 106
  • Orig.ms. ACR, AH 73; D'A., T.D.28, n.423, pp.54-55.
Informations détaillées
  • 1 AMBITION
    1 ASSEMBLEES ECCLESIASTIQUES
    1 CLERGE NIMOIS
    1 CONGREGATION DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
    1 DOCTRINES ROMAINES
    1 DOCTRINE CATHOLIQUE
    1 EVEQUE ORDINAIRE DU DIOCESE
    1 INTELLIGENCE
    1 MALADES
    1 MENEURS
    1 NONCE
    1 PAROISSE
    1 PEUPLE
    1 POUVOIR
    1 ROYALISTES
    1 RUSE
    1 SUCCESSION APOSTOLIQUE
    1 TENUE SACERDOTALE
    2 BESSON, LOUIS
    2 CART, JEAN-FRANCOIS
    2 DECAZES, LOUIS-CHARLES
    2 GERVAIS, PIERRE-MARIE
    2 GUIOL, LOUIS-HIPPOLYTE
    2 HARCOURT, EMMANUEL D'
    2 HULST, MAURICE D'
    2 LE REBOURS, PIERRE
    2 MEGLIA, PIER-FRANCESCO
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 PUYSEGUR, MARIE-THERESE DE
    2 SAIVET, JOSEPH-FREDERIC
    2 TERRIS, JOSEPH
    3 BORDEAUX
    3 CANNES
    3 CARPENTRAS
    3 GIRONDE, DEPARTEMENT
    3 PARIS
    3 ROME
  • AU PERE VINCENT DE PAUL BAILLY
  • BAILLY_VINCENT de Paul aa
  • Nîmes, le 29 mai 1875.
  • 29 may 1875
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Bien cher ami,

Merci de votre lettre. Quant à ce qui m’est personnel, je crois utile de ne pas aller à Paris, afin que l’on ne m’accuse pas d’intriguer, et de pouvoir de loin écrire à qui de droit. Voici ce que j’ai à vous dire.

1° Pressez pour Gervais, autant que possible, auprès de M. Decazes. Gervais est de Bordeaux, Decazes de la Gironde; ils peuvent sympathiser.

2° Au défaut de Gervais, parlez pour Guyol, homme de doctrine, mon ami et de qui je suis sûr.

3° Dites au nonce que je redoute Besson comme un ambitieux, mais que j’ai en main de quoi le faire marcher et le compromettre en faveur des doctrines romaines.

4° Ajoutez que s’il est question de Le Rebours, j’écrirai à Rome ce qu’il m’a fait à propos de ma nièce et qu’il est sûr d’être combattu par moi à outrance. Du reste, vous pouvez en parler au nonce.

5° Terris, curé de Carpentras, a été sous l’Empire d’une platitude extrême; ses amis reconnaissent que, comme intelligence, il y a ramollissement du cerveau.

6° Le nom de d’Hulst est prononcé. Le peuple poussé par les meneurs déclare que s’il vient, quand il entrera dans une église, on sortira à cause de son orléanisme. On ne le fera pas, mais son action sera nulle. Notez que personnellement d’Hulst m’irait assez.

7° Saivet m’irait aussi, mais un homme obligé de passer ses hivers à Cannes, de rester des huit jours sans marcher à cause d’une hernie ne peut visiter nos montagnes.

Qu’on nomme surtout vite quelqu’un. Le grand travail de Mgr Cart, de Mgr Plantier, et, je puis dire, le mien, avait été d’établir dans les paroisses la cohabitation et la commensalité. Cela avait supprimé bien des immoralités. Un souffle universel passe sur tous les curés, qui disent: »Puisque le Chapitre met la commune dans l’église, nous serons nous aussi communards et révolutionnaires, et la commensalité disparaîtra avant trois mois ». Les dernières années de Mgr Plantier, depuis sa grande maladie à Rome, ont été un peu faibles au point de vue de la tenue sacerdotale du clergé, et le niveau ecclésiastique a baissé. Qu’on nous donne bien vite un saint! A ce point de vue, M. Guyol serait parfait; au point de vue de l’action générale, peut-être M. Gervais vaut bien mieux.

Lisez ces notes au nonce, présentez-lui mes hommages respectueux et dites-lui qu’il parle fortement pour l’amour de l’Eglise. S’il veut une copie de ce que je vous écris, laissez-la lui.

Tout vôtre.

E.D’ALZON.

Un député écrit que c’est d’Harcourt(1) et Decazes, qui, cette fois, feront la nomination. Faites parler à Decazes un peu vivement. Du reste, établissez bien qu’avant tout je ne veux plus m’occuper que de ma Congrégation. Vous savez depuis bien longtemps ce désir chez moi.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Sans doute Emmanuel d'Harcourt, alors (1873-1877) secrétaire de la présidence.