DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 109

2 jun 1875 Nîmes BAILLY_VINCENT de Paul aa

Guyol est trop sulpicien – Comment présenter la candidature de Mermillod ? – Le temps presse.

Informations générales
  • DR11_109
  • 5310
  • DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 109
  • Orig.ms. ACR, AH 75; D'A., T.D.28, n.425, p.56.
Informations détaillées
  • 1 CHOIX
    1 CLERGE NIMOIS
    1 FONCTIONNAIRES
    1 NONCE
    1 PRUDENCE
    1 REVOLUTION
    1 SUCCESSION APOSTOLIQUE
    1 TOLERANCE
    2 BARAGNON, NUMA
    2 BOYER, FERDINAND
    2 CHAMPVANS, JEAN-CHRYSOGONE
    2 DECAZES, LOUIS-CHARLES
    2 GERVAIS, PIERRE-MARIE
    2 GUIOL, LOUIS-HIPPOLYTE
    2 MEGLIA, PIER-FRANCESCO
    2 MERMILLOD, GASPARD
    3 FRANCE
    3 NIMES
    3 ROME
    3 SUISSE
  • AU PERE VINCENT DE PAUL BAILLY
  • BAILLY_VINCENT de Paul aa
  • Nîmes, le 2 juin 1875.
  • 2 jun 1875
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Mon cher ami,

Je reviens à ce que je vous ai dit hier soir. Les affaires prennent ici une singulière tournure. Il faudrait que le nonce sût:

1° Que Boyer(1) est un excellent homme, mais n’est pas mon homme, quoique je sois bien aise que son influence s’ajoute à d’autres influences. Je persiste à désirer Gervais avant tout.

2° Je lâcherai Guyol, qui amènerait ici, j’en ai la preuve, le système sulpicien dans le mauvais sens du mot, non par lui-même, mais par des influences auxquelles il ne pourrait résister. Mais on peut demander Guyol dans une certaine mesure, pour l’abandonner ensuite, s’en faire un mérite et obtenir un choix désirable. Ceci est confié à votre prudence.

J’arrive à Mermillod. Hier quelqu’un vint dire à la préfecture qu’il accepterait d’être évêque de Nîmes. Le préfet courut chez moi pour m’en parler. Je vis aussitôt Numa Baragnon qui me dit: Ce sera très difficile, mais c’est possible. Je lui proposai de présenter la chose comme une concession faite à la Suisse et un moyen de pacification de ce côté-là. Les bureaux comprendront peu, mais Decazes et le nonce comprendront peut-être. Dans ce cas il faudrait tenir la chose très secrète et que le nonce n’en parlât pas à Boyer, sinon quand Baragnon qui en parlera à Decazes, sera venu dire au nonce si la chose est possible ou ne l’est pas. D’autre part, le nonce certainement peut en parler comme d’une occasion pour Rome de faire la paix avec la Suisse, et une occasion pour la France de montrer son désir d’éviter les sujets de conflit. Dans tous les cas, conjurez le nonce de hâter cette nomination. Le clergé tombe dans le plus affreux gâchis et s’en va à la révolution ecclésiastique(2).

Assez pour le quart d’heure. Je suis dans un dérangement perpétuel.

Totus tibi.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Le député Ferdinand Boyer.
2. Les curés refusaient la cohabitation et la commensalité avec leurs vicaires et on parlait de reprendre les rabats gallicans.